Guillaume de Volpiano
Guglielmo da Volpiano ou Guillaume de Volpiano ( isola di san Giulio – lac d’Orta - 962 – Fécamp 1031) s’appela aussi Guillaume d’Orta, puis de Dijon, de Cluny et aussi Guillaume de Fécamp ; né lors du siège de l’île par Othon 1er de Saxe, bien que certaines sources situent sa naissance à Novare ; fils cadet du comte de Volpiano, il aurait été filleul de l’empereur de Germanie Otton le Grand, et parent du roi d’Italie Béranger II ; il aurait été « offert » selon une coutume de l’époque, à l’âge de 7 ans au monastère de Saint-Michel à Luciedo, non loin de Verceil (diocèse) ; il dirige alors les chants et les cérémonies mais aussi l’école du monastère et la bibliothèque.
Fondateur de monastères, ayant de vastes connaissances en art et en architecture, en musique et en médecine, parlant le latin et le grec, écrivain … Il est dit homme de foi, hors du commun et d’une grande autorité morale …
Italie (962-987) - Il aurait été l’auteur ou l’initiateur du campanile de la basilique de l’île san Giulio d’Orta, décoré de pilastres, orné de petits arcs et garni d’ouvertures simples, jumelées et l’une trigéminée tout en haut (daté de l’an 1150 environ, restauré en 1941 par l’architecte Nigra)
Beatrice Canestro Chiovenda (1901-2002) - L'Ambone de l'Isola di San Giulio – édit. Fondazione Arch. Enrico Monti, Anzola d'Ossola, 1991 - l’identifie avec une cape appuyé sur son bâton pastoral sur l’ambon d’art lombard de la basilique, daté du 1er quart du 12ème siècle, peut-être du 11ème siècle.
Ce curieux personnage doté d’un bâton en forme de T (ou d’une épée ?) a fait couler beaucoup d’encre : s’agit-il de San Giulio, ou bien de l’empereur Othon ou encore de cet enfant du pays qu’était Guillaume de Volpiano ?
La seule rue de l’île san Giulio d’Orta est dédiée à Guillaume de Volpiano
DIJON (989-1001) En 987, il suit Maïeul, abbé de Cluny d’où il est chargé du prieuré Saint-Pierre de Saint-Saturnin du Port – près de Pont Saint-Esprit puis de réformer Saint Sernin d’Avignon enfin de fonder en 989 Saint Bénigne de Dijon dont il devint abbé en 990 ; l’église y est reconstruite par lui, sur ses plans – le 24 novembre 989, Brun (ou Bruno) de Roucy, évêque de Langres, ayant demandé à Maïeul, abbé de Cluny, des moines expérimentés, 12 moines arrivent à Saint-Bénigne, dont Guillaume de Volpiano ; le 14 février 1002, première pierre des nouveaux bâtiments de l’abbaye conçu par lui et en dirigeant la construction faite par des ouvriers venus d’Italie du Nord ; en 1016, consécration de la crypte coonstruite autour du tombeau de Saint-Bénigne.
En 996, L'évêque de Metz, Adalbéron II, l'appelle pour réformer l'abbaye de Saint-Arnoul près de Metz.
A partir de l’an 1000, il fonde l'abbaye San Benigno de Fruttuaria en Italie du Nord, sur les terres familiales de Volpiano avec son parent Ardouin d'Ivrée, roi d'Italie de 1001 à 1015 ; il en devient l’abbé.
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Le campanile de l’abbaye San Benigno de Fruttuaria
FECAMP (1001-1031) - En 1001, appelé par le duc de Normandie Richard II (996-1026), il a la charge de l’abbaye de Fécamp où il s’installe avec quelques moines venus d’Italie ; venant de Dijon, il sera aussi appelé Guillaume de Dijon ; pendant trente années, il fera prospérer l’abbaye, ouvre une école, développe la musique, met en place une institution des jongleurs ; il obtient en 1006 pour l’abbaye le privilège de l’exemption ; il forme autour de lui des moines qui deviendront eux-mêmes abbés, Théodoric à Jumièges, Lanfranc au Bec Hellouin, son neveu Jean de Ravenne dit d’Alie lui succédera à 1031 ; également Nicolas abbé de Saint-Ouen de Rouen, Thierry abbé de Jumièges et/ou au Mont Saint-Michel, Roger de Beaumont abbé du Mont Saint Michel, Vital abbé de Bernay.
Il voyage beaucoup, retourne plusieurs fois en Italie, participe à la réforme de trente – quarante – monastères dans lesquels il introduit la réforme clunisienne,
Brun de Roucy lui confie les abbayes de son diocèse dont l’abbaye de Moutiers Saint-Jean.
Thierry II évêque de Metz lui confie l’abbatiat de Gorze ; il réforme les abbaye de Saint-Arnoul, Saint-Evre et Saint-Mansuy en Lorraine.
Il réforme l’abbaye de Jumièges.
En 1016, Robert le Pieux lui confie l’abbaye de Saint Germain des Prés à Paris.
En 1025, il est abbé de Bernay
En 1027, il est appelé pour réformer l’abbaye Saint-Faron de Meaux, en devient l’abbé.
A Fécamp, il se retire de ses fonctions en 1028 et y décède en 1031, où il sera inhumé ; un mausolée de 1638, refait en 1681 lui est consacré dans la chapelle du Sacré Cœur de l’abbatiale, lui premier abbé de Fécamp, auquel on associera le tombeau de don Blandin, le dernier moine de l’abbaye .
YDF – août 2018
A l’abbatiale de Fécamp, le mausolée de Guillaume de Volpiano