Yves DUBOYS FRESNEY

A Saint-Malo, des villas …

avec supplément Chantilly

            A Saint-Malo, on aime les glaces, on aime les crêpes … et celles-ci sont très souvent proposées avec un supplément Chantilly.

            Il en va (presque) de même dans les constructions des villégiatures, des résidences de ces consommateurs de glaces ou crêpes, qui décorent leurs maisons de bourrelets blancs, tout en rondeurs, lesquels débordent, non pas du cornet (de glace), mais des portes et fenêtres, des balcons et terrasses ; en fait, l’idée principale est sans doute d’une part de vouloir cacher les angles et arrondir les formes, mais aussi d’autre part d’apporter lumière, gaieté et originalité.

            On parle encore de décoration meringue [1] , ou de décor pâtisserie ; comme vous le voyez, la comparaison est toujours pareillement orientée ; il faut d’ailleurs la prendre plus pour son bon goût que par la dérision.

Formant parfois de simples cartouches, des dessus de portes, des consoles, parfois des encadrements de fenêtres avec décors des appuis et/ou des linteaux, des balcons proéminents avec balustres, etc… le « supplément Chantilly » peut aussi bien affecter un seul élément de la façade que l’ensemble de la modénature avec, tout à la fois, les appuis, arcs, bandeaux, chapiteaux, corniches, etc …

            Confectionnés la plupart du temps en ciment moulé [2] repeint en blanc, les méthodes s’affinent par la suite avec la pierre reconstituée …

Voici quelques exemples de ce style particulier :

Au 33 avenue Robert Surcouf

Au 20 avenue Louis Aubert (villa Hermosa):

Au 2 avenue Jules Simon, Castel Marie, donnant sur la digue :

Au 17 avenue Jules Simon, la villa Prime Rose :

Examinez dans les détails, vous serez plus persuadés de la comparaison :

33 avenue Robert Surcouf

Boulevard Hébert

17 avenue Jules Simon

            Conclusion : A Saint-Malo, les thèmes d’architecture et de décoration ne manquent pas ; il suffit le lever les yeux pour les découvrir ; quelques périodes ne sont pas représentées, la haute époque a disparu dans l’incendie de 1661, la représentation des chalets et puis des chaumières, n’a pas résisté avec le temps ; heureusement le granit, que d’autres régions de France n’ont pas la chance d’avoir, a pu préserver l’essentiel des constructions d’autrefois ; plus récemment, les constructions en ciment, métal ou verre du 20^ème siècle demeurent assez rares ; la cause en est sans doute la division de l’agglomération à cette époque en trois entités communales ; pour l’avenir, nous devrions voir apparaitre de plus en plus de façades en bois …

                                                                                                                      Y.D.F.