Eglise de Senneville sur Fécamp
Vocable – Saint-Patron
L’église était autrefois sous le vocable de Saint-Vaast, évêque d’Arras, apôtre des francs qui aurait évangélisé la contrée et en outre aurait fondé l’église primitive de Senneville, dont il ne subsiste rien.
Cette dédicace à Saint-Vaast serait liée à l’existence d’une voir romaine qui ici se serait appelée « chemin de Saint-Vaast ».
L’église est actuellement sous le patronage de Sainte-Anne.
Possession –Dépendance
En 1026, Richard II, duc de Normandie, fait don de l’église ainsi que du mesnil de Senneville à l’abbaye de Fécamp.
En 1119, Henri I, comte d’Eu, la donne à l’abbaye Notre Dame d’Eu
En 1139, le pape Innocent II confirme cette donation.
En 1154, Jean, comte d’Eu, le confirme également.
En 1272, l’église redevient une possession de l’Abbaye de Fécamp.
Périodes de construction
- fin XIIème-XIIIème siècle : en remplacement d’une église primitive, construction d’un édifice de style gothique dont il subsiste la base intérieure de la tour et les travées n°3,4,5,6 de la nef.
- Fin XVIème siècle : suite à un incendie en 1594 pendant le guerre de la Ligue, reconstruction de la tour dans le style de la Renaissance, avec la flèche et l’escalier d’accès.
- XVIIème-XVIIIème siècle : agrandissement réalisé dans le style gothique du XIVème siècle avec les travées n°1 et 2 formant le chœur, l’abside, les bas-côtés et la sacristie.
- XIXème-XXème siècle : quelques aménagements avec les vitraux, le mobilier, les statutes.
Description – extérieur
Une tour en pierres et silex sert à la fois de porche et de base pour le clocher ; elle est soutenue par de puissants contreforts et est percée sur chaque côté de baies jumelées en plein cintre et fermées par des abat-sons.
Au dessus, la flèche du clocher, de forme octogonale faite en pierres de taille, est ornée à sa base de trois pinacles et d’un lanternon pour couvrir l’escalier d’accès.
La porte d’entrée de l’église et la fenêtre au dessus, légèrement décalée sont en plein cintre ; la porte était autrefois couverte par un auvent voûté en panneaux de chêne.
Cet ensemble date de l’époque de la Renaissance et a dû remplacer et recouvrir un porche plus ancien, gothique, dont il ne subsiste que la partie intérieure.
Les fenêtres extérieures des bas-côtés nord et sud, du chevet et de la sacristie sont faites dans le style gothique du XIVème siècle ; les fenêtres des deux chapelles extérieures latérales au porche sont dans le style renaissance ; l’ensemble est de facture assez récente (XVIIème-XVIIIème) et a été réalisé en vue d’un agrandissement de l’église.
Observez à proximité de l’édifice :
- la croix de cimetière faite avec une colonne rapportée,
- la croix de chemin en grès, au carrefour,
- l’ancien presbytère datant du XVII-XVIIIème siècle avec les restes (murs nord et est) d’une construction antérieure du XIIème-XIIIème siècle, sans doute détruite par l’incendie de 1594.
Description - intérieur
Le porche, éclairé par une fenêtre haute, a une voûte en pierre à croisée d’ogives (gothique du XIIème-XIIIème siècle) ; observez les deux bénitiers et les culs de lampe en feuillages et tête des personnages (à la base des ogives et de l’arc ouvrant sur la nef).
De part et d’autre de ce porche, s’ouvrent deux chapelles :
- la chapelle des morts de guerre ou de Notre Dame du Purgatoire,
- le chapelle des Fonts ou de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ; observez la pierre et la cuve baptismale.
En contrebas de deux marches, s’ouvre une nef à six travées avec deux bas-côtés et un chevet central à trois pans.
L’église n’a pas de transept sauf l’existence de la sacristie au sud et elle fait donc penser à une grande chapelle.
Les deux murs soutenant la toiture centrale sont ouverts de baies à arcs brisés (gothique du XIIème-XIIIème siècle) et soutenus par des colonnes cylindriques et monolithiques, avec tailloir des chapiteaux et piédestal de forme octogonale ; les colonnes des travées 3-4-5-6 sont plus anciennes (XIIème-XIIIème siècle) ; l’un des chapiteaux est à crochets et paraît avoir servi de modèle à ceux des deux travées plus récentes du chœur.
Les voûtes sont plâtrées en imitant le style gothique du XIVème siècle.
Le sol de la nef a été abaissé en 1911 à son niveau initial.
Les bas-côtés aboutissent à deux autels avec retable en bois :
- autel de la Vierge de Lourdes avec retable de style grec et colonnes corinthiennes
- autel Saint-Joseph avec retable tricolore à colonnes ajourées
Le chœur se compose de :
- stalles récentes
- un autel-tombeau avec tabernacle surmonté d’un christ moderne
- trois fenêtres gothiques avec vitraux à médaillons
- dans deux niches latérales, statues en bois de Saint-Vaast évêque et d’une Vierge (peut-être Sainte-Anne).
Le mobilier de l’église comprend encore :
- de nombreuses statues modernes
- des lustres
- quatre maquettes de navires
Les vitraux sont modernes
Observez surtout dans le bas-côté nord une statue ancienne et en pierre de Saint-Vaast (XIIème-XIIIème siècle) ; au dessous et autour de la porte d’accès au clocher, une sculpture d’encadrement de l’époque de la Renaissance avec pilastre, chapiteau et petite tête de personnage
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