L’industrie des Pêches présente

dans les Expositions Internationales

 

Les  expositions internationales ont été nombreuses au cours de la seconde moitié du 19ème siècle, puis durant tout le 20ème siècle. Il s’agissait pour les pays organisateurs d’exposer les réalisations industrielles des différentes nations participantes, de présenter pour chacune d’elles une vitrine technologique et industrielle, témoignant ainsi des progrès au cours de la révolution industrielle

Les activités de pêche y ont été régulièrement exposées, sous plusieurs aspects : les techniques de pêche proprement dites, avec la navigation et la capture, les engins, instruments et produits de la pêche, et puis celles de conservation avec le séchage, la salaison, la mise en boite …

Les différents ports de pêche français étaient appelés à contribuer pour cette activité, mais la primeur en revenait à la colonie de Saint-Pierre et Miquelon.

Des concours sont ouverts avec, sur décision d’un jury de spécialistes, des récompenses et des médailles.

 

Les différentes expositions:

·         Les expositions universelles – Paris voir ci-après – Londres en 1853 et 1867 – Barcelone en 1888 - Anvers en 1888 et 1894 – Liège en 1905 – Gand en 1913 – Bruxelles en 1910 et 1935 -

 

·         Les expositions coloniales : Il s’agit de présenter des produits des colonies ; la pêche à la morue est exposée dans le cadre de la colonie de Saint Pierre et Miquelon ; à partir de 1906, il fut créé un comité national des expositions coloniales – à Paris en 1889 , en 1907, puis 1931, Lyon en 1894, Rouen en 1896, Rochefort-sur-Mer en 1898, Marseille en 1906 et en 1922 – En 1906, création d’un comité national des expositions coloniales

A l’étranger, il y eut Londres en 1886, Séville en 1929, Anvers en 1930 …

 

·         Les expositions internationales maritimes – Bordeaux le Grand Palais, place des Quinconces en 1907 –

 

·         Les expositions internationales de pêche - Arcachon en 1866 , Boulogne-sur-mer en 1852, puis 1867 et 1914,  Le Havre en 1868 avec Alexandre Dumas comme commissaire puis 1887, Bergen en 1898, Ostende en 1901, Liège en 1939 – La pêche est parfois associée à la chasse comme à Roubaix en 1911.

 

Les expositions réalisées à Paris furent nombreuses : 1855 – 1867 - 1878 – 1889 – 1900  - 1907 - 1925 - 1931 - 1937 - 1947, avec spécialement :

-1855 qui fut la 1ère exposition internationale en France ; elle eut lieu dans le Palais de l’Industrie sur les Champs-Elysées, lequel sera démoli en 1896.

-1867 : Champ de Mars

-1878 : Chaillot et l’ancien palais du Trocadéro

-1889 : quatrième exposition internationale parisienne, avec la galerie des machines et aussi la Tour Eiffel et puis la reconstitution de la Bastille ; l’Allemagne refuse de participer à cette exposition à cause des mauvaises relations entre les deux pays dues à l’Alsace Lorraine ; s’agissant de commémorer le centenaire de la Révolution Française, plusieurs monarchies européennes déclarèrent forfait. le pavillon britannique, l’un des plus imposants de l’exposition, a été intégralement financé par des fonds privés et mis en oeuvre par des firmes industrielles, la couronne ayant refusé de participer officiellement.

-1900 : Grand Palais, Petit Palais, Pont Alexandre III, le métro de Paris; sur la rive gauche du pont des Invalides au Champ de Mars, s’échelonnaient plusieurs pavillons dont celui de la pêche et des cueillettes.

-1931 : Exposition coloniale internationale : située Porte Dorée et sur le site du bois de Vincennes : l’Angleterre refuse de participer à cette exposition à cause de la divergence des deux pays au sujet de la Rhénanie et du règlement des dommages de guerre

1937 : Palais de Chaillot, Palais de Tokyo, Ile des Cygnes, les pavillons du 3ème Reich et de l’URSS se font face, de part et d’autre de la Tour Eiffel .

 

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Exposition de Paris de 1867 au Champ de Mars

 

Engins de pèche à l'exposition de Paris 1867

Les engins de pêche - Exposition de Paris en 1867

 

PARIS - Exposition Universelle 1900 - Palais Des Forêts, Chasse, Pêche Et Cueillettes - Expositions

 

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ImageLors de l’exposition 1900 à Paris, des scènes cinématographiques sur la pêche à Terre-Neuve sont projetées dans la cale d’une vieille frégate ( ?) de Granville, « Les Deux Empereurs », amarrée devant le pavillon pêche.

 

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Le classement des articles et produits exposés

A la suite d’un classement par pavillons ou par nations, que l’on appellerait aujourd’hui « géopolitique », il est pratiqué un classement par activités ; la classe 4 correspond aux « poissons, pêcheries, engins et instruments de pêche »

A l’exposition du Havre de 1868, dans la Classe V sur la pêche, section 1 pêche maritime et fluviale section 2 pêche d’Islande, Morues, le jury est composé d’armateurs et de négociants du Havre ; les médaillés seront tous de Dunkerque.

A l’exposition 1900, au sein du groupe IX, la classe 53 regroupe les engins, instruments et produits de la pêche plus l’aquiculture.

 

La représentation de Saint-Pierre et Miquelon dans l’organisation des différentes expositions

Saint-Pierre envoie régulièrement de nombreux représentants à chaque exposition, et puis dans les différentes commissions d’organisation : – la commission de l’exposition universelle mais aussi la commission de l’exposition permanente de Paris ou la commission de l’exposition des colonies ; la colonie a besoin de faire connaître ses activités spécifiques concernant la pêche … et peut-être aussi de rompre à son isolement.

 

Joseph Duchêne gérant à l’île aux chiens de l’armement Lemoine est nommé :

-          en 1870 membre de la commission d’exposition des produits de la colonie

-          en 1882 membre de la commission de l’Exposition Universelle

Biraben, négociant est membre en 1861 et 1863

D’Heureux, Delacour, Demalvillain, Gautier en 1861

Hamel en 1863 et en 1872

Il y eut aussi Henry Coste en 1869, Dupont en 1970, Fréchon en 1871, Humbert en 1873, Duhart en 1877, Briand en 1883.

 

Lors de l’exposition de Paris de 1900, Saint-Pierre et Miquelon avait constitué son Comité Local.

 

Saint-Pierre à l’exposition 1900

 

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A l’exposition universelle de 1862, nous trouvons un exposant de Saint-Pierre et Miquelon récompensé :

-          Goetche de Vial et Cie pour son poisson salé, référence 3465.

 

A l’exposition internationale de pêche d’Arcachon en 1866, nous avons :

-          Etienne Jugau pêcheur à Saint-Pierre pour le Flétan salé et pour la morue

-          Pierre Hacala pêcheur pour la morue verte tranchée en rond

-          Fitz-Gérald frères pour l’huile de foie de morue

 

A l’exposition de Paris de 1867, nous retrouvons deux exposants de Saint-Pierre et Miquelon :

-          Delahaye et Vettier pour son huile de foie de morue

-          Fitz-Gérald frères pour son huile de poisson – qui reçoit une récompense -

 

A Boulogne en 1867, les iles Saint-Pierre et Miquelon n’envoie personne ; Saint-Malo envoie seulement Delahaye et Vettier armateurs pour leur huile de foie de morue et Ferdinand Cheftel naturaliste pour ses plantes marines et sa collection de coquillages ; Fécamp par contre participe plus largement avec :

-          Hippolyte Chédru armateur pour ses rogues de morues d’Islande

-          Jacques Grenier armateur,

-          Gustave Duhamelet, pharmacien sans doute pour son coffret à pharmacie de marine,

-          A. Houlbrèque, armateur, pour les cordages,

-          Léopold Soublin, armateur , pour ses biscuits de mer,

-          François Sautreuil, saleur, pour ses harengs dits « craquelots »,

 

A l’exposition internationale de La Haye de 1867,

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A l’exposition de Paris de 1878, parmi les exposants, il y eut :

CLASSE 45 : Produits de la chasse ; produits, engins et instruments de la pêche et des cueillettes.

  • Broquant et Cie, à Dunkerque (Nord). — Filets pour la pêche de Saint-Pierre et Miquelon.
  • Comité d’exposition. — Collection d’histoire naturelle; peaux et fourrures; engins de pêche.
  • Lemaréchal (A.), à l’île aux Chiens. — Huile de foie de morue brune,
  • Pépin (T.), à Saint-Pierre. — Huile de foie de morue.
  • Riche. — Huile de foie de morue.
  • Victoire (Sœur), à Saint-Pierre. — Huile de foie de morue.

CLASSE 47 : Produits chimiques et pharmaceutiques.                                      

  • Baucher (F.), à Saint-Pierre. — Plantes médicinales.

CLASSE 51 : Matériel et précédés des exploitations rurales et forestières,

  • Glotz, à Saint-Pierre. — Détritus de morue pour engrais – Il reçoit une mention honorable

CLASSE 67 : Matériel de la navigation et du sauvetage.

  • Joubert, à Saint-Pierre. — Bâtiments et embarcations de pêche entière.

CLASSE 72 : Viandes et poissons.

  • Arondel (P.), à l’île aux Chiens. — Langues de morue.
  • Borel ( A. ), à l’île aux Chiens. — Morue sèche.
  • Chauvin (É.), à l’île aux Chiens. — Têtes de morue.
  • Comolet frères et les fils de l’aîné. — Poissons salés.
  • Dolisie, à Saint-Pierre. — Capelans presses en saumure.
  • Broyer (P. ), à l’île aux Chiens. — Capelans.
  • Leflay (J.) — Noves de morue.
  • Maillard (P.), à l’île aux Chiens. — Morues; noves de morue; capelans.

CLASSE 74 : Condiments et stimulants ; sucres et produits de la confiserie.

  • Baucher (F.), à Saint-Pierre. — Plantes diverses pour boissons aromatiques.

 

A l’exposition internationale d’Amsterdam de 1883, une médaille de bronze est décernée à Sœur Victoire de Saint Pierre et Miquelon ; une autre de bronze à M. P. Riche, idem …

 

A l’exposition de Londres de 1883,

 

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A l’exposition du Havre de 1887,

 

GRAVURE De 1868... EXPOSITION MARITIME Du HAVRE (76). Les Engins De Pêche..Dessin De Ryckebusch - Estampes & Gravures

 

A l’exposition universelle de 1889, un exposant de Saint-Pierre et Miquelon

-          Tajan et Poirier : esplanade de Saint-Pierre : conserves de homards

 

A l’exposition universelle de 1900, des récompenses ou mentions reviennent notamment à E. Poirier, Paul-Joseph Tajan, François Le Buf, Georges Lamusse, Henri Colombel, Louis Legasse, tous de Saint-Pierre et Miquelon, également aux Œuvres de Mer ; parmi le jury et les experts, il y a Beust et fils également de Saint-Pierre.

 

Les différentes pêches exposées :                

A l’exposition de Paris de 1867, on explique les pêches de la Norvège:

« Il est, en Europe, une terre promise pour les pêcheurs. Ce pays, c’est la Norwége, Pêche maritime, pêche fluviale, pêche commerciale, pêche de fantaisie, les unes y sont aussi splendides que les autres. Les habitants ont la morue à leur porte …”

On y expose leur invention des flottes en verre creux protégées dans un filet

Et puis la pêche à la baleine

Ainsi que la production d’huile de foie de morue :

« En 1864, la consommation française des huiles médicinales de morue a été de deux millions et demi de kilog.; il est probable que, depuis lors, nous dépassons facilement trois millions. Malheureusement les établissements français des pêches de morue sur le banc de Terre-Neuve, ne produisent qu’à peine la moitié de cette quantité: nous sommes donc tributaires de l’étranger pour au moins quinze cent mille kilog. d’huile ! C’est ce qui explique l’intérêt qui s’attache aux expositions de ce produit et le soin que la Suède, la Norwége, le Danemark ont pris à exposer coquettement leurs produits en ce genre. »

 

A l’exposition coloniale de Paris de 1931, le pavillon de Saint-Pierre-et-Miquelon se présente comme une simple maison de pêcheur, avec ses doris sur le lac, et son phare aux feux multiples.

 

 

A l’exposition de Paris de 1937, le pavillon du Danemark a organisé « hors du pavillon, et toujours à rez-de-chaussée, une petite section consacrée à la pêche et aux îles Féroe. Cette présentation est très intéressante et mérite une visite. »

 

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A l’exposition de Paris de 1900, le Pavillon du Portugal présente les industries de Pêche, de Chasse et de Cueillette de son pays.

A partir de 1900, le cinéma prend place dans les expositions internationales ; une vieille frégate de Granville « les deux empereurs » était amarrée dans l’enceinte de l’exposition pour ainsi passer des scènes cinématographiques dans la cale du navire ; il y avait alors un diorama du port de Saint Pierre dans le plein de la campagne de pêche, par Gaston Boullet.

 

Quelques dissidents se font remarquer :

Honoré Daumier (1808-1879) publie dans son style habituel, caricatural de sa société contemporaine, une série de lithographies parues dans « Le Charivari » ayant trait aux expositions internationales : il a assisté aux deux premières expositions universelles françaises, tenues à Paris en 1855, illustrée par 41 planches, puis en 1867. Ces évènements offrent à Daumier l’occasion de saisir avec humour les réactions de ses contemporains face à l’art ou bien aux avancées industrielles qui leur échappent ; voir ci-dessous les lithographies numérotées 5 et 26 sur l’entrée à l’exposition et sur la pêche.

Jean Lorrain (1855-1906), le chroniqueur parisien, visite lui les expositions de 1889 et de 1900 qu’il dénomme  « Le Grand Bazar » ; il parle de morues mais pas dans le sens que nous entendons ; il était pourtant natif de Fécamp et fils d’un armateur pour Terre Neuve !

Les communistes, quant à eux, portent leurs attaques sur le colonialisme et sur les conditions de travail du prolétariat dans les usines, une contrepartie inacceptable de la Révolution industrielle.

 

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Les publications :

A l’occasion de ces expositions, de nombreuses publications paraissent, faisant valoir les particularismes et les innovations, relatives ici à la pêche :

-« La Pêche et la Pisciculture à l’Exposition universelle de 1867 » article de Jules Clavé publié dans la Revue des deux Mondes de 1868 pages 122-149,

-« L'industrie des pêches aux colonies : nos richesses coloniales 1900-1905 » Tome 1 et 2 - par G. Darboux, P. Stephan, J. Cotte, F. Van Gaver ; paru lors de l’exposition coloniale de Marseille, 1906 ; l’on y parle de la pêche à Saint-Pierre et Miquelon dans le tome 2, des pages 405 à 516 ; à lire sur Gallica.

-« Essai historique sur les expositions universelles de Paris » par Adolphe Démy, Éditeur A. Picard et fils (Paris) 1907

--Voir également les catalogues de certaines de ces expositions sur « Gallica ».

-Le « rapport sur l’exposition internationale des appareils de pêche » Amsterdam 1862

-Le « rapport de l’exposition du Havre de 1868 » par Jean Léon Soubeiron chez Masson

-Le « rapport sur l’exposition internationale des produits et engins de pêche » 1884 Marine.

 

 

 

                                                                                                                        Y.D.F.