Louis Piquet (1889-1964) pendant la Grande Guerre
Louis Aldric Piquet naît à Saint Romain de Colbosc le 28 janvier 1889 ; il est le fils aîné de Henri Piquet assureur et de Cécile Fontaine ; son jeune frère Bernard décède à 25 ans sans postérité à Saint-Romain ; sa sœur veuve Canivet sera religieuse aux humbles servantes du Christ-Roi à Caen puis à Ablon (Seine et Oise) en religion sœur Marie Bernard du Sacré Cœur, décédée à Ablon le 4 février 1949.
Son père meurt prématurément ; il doit subvenir rapidement à ses propres moyens ; sans avoir pu faire d’études, il doit travailler à 14 ans à peine et a des emplois successifs dans des épiceries fines ou grand magasins à Bolbec, Montivilliers, Paris puis Londres pendant deux années, à nouveau Paris et Dinard.
Le service militaire aura lieu en 1910-1912 : à Evreux au 28ème R.I., au camp de Mailly – Aube - en juin 1912.
Pendant la guerre 1914-1918, il est dans un groupe de brancardiers de la 7ème Armée, adjudant affecté au 7ème corps de mobile, chef de liaison Voie Sacrée de Bar le Duc à Verdun ; au cours des transports sur Verdun, il se distingua lors d’un passage de troupes par dessus la Meuse ; le capitaine Chaix était alors commandant en chef des transports de troupes sur Verdun.
A l’Etat-Major de la 7ème armée, il est affecté à l’état-major siamois, compte-tenu certainement de ses connaissances dans la langue anglaise, il servit ainsi d’interprète à un groupement automobile siamois dirigé par le commandant Luan Rama et le capitaine Nityakara – Les responsables siamois étaient le général Ratischao et le colonel Uni Tchia Ham - Le Siam avait déclaré la guerre à l'Allemagne le 22 juillet 1917. Il envoya en 1918 une petite force expéditionnaire, sous le commandement du général Phya Pijaijarnrit (par la suite promu au grade de lieutenant-général et connu sous le nom de Phya Devahastin). Composée de 1284 volontaires, elle devait servir avec les Britanniques et les forces françaises sur le front occidental, comportant un contingent de l'armée de l'Air ainsi qu'une unité médicale d'infirmières, les seules semble-t-il à servir dans les tranchées du front occidental.
.Louis Piquet se retrouvera un moment au Service Technique de l’Aéronautique (S.T.A.E.) où il fit des essais avec l'aviateur Henri Lemaitre.
Il suit des cours de technique en automobile à Rupt sur Moselle (Vosges) pour le grade de chef de section auto, puis des cours de perfectionnement technique au parc automobile Binoche de la 7ème armée du 11 février au 10 mars 1918 ; il devient instructeur ; il sera également responsable d’une régulatrice auto du Grand Quartier Général (G.Q.G.) … Depuis lors, il avait acquis de très bonnes connaissances en mécanique automobile.
Mars 1916 - Hommage du général Joffre au
service automobile
Dès le 19 mars 1916, le général Joffre rend hommage au personnel du service
automobile en le citant à l'ordre du jour :
"... depuis la reprise des opérations actives dans la région de Verdun, le service automobile a fourni un très gros effort pour assurer les transports de troupes et de ravitaillement. Grâce à la bonne organisation des mouvements d'une part, à l'endurance et au dévouement du personnel d'autre part, ces transports ont été exécutés avec la plus grande régularité et dans un ordre remarquable ..."
Nous savons, en fonction des photos prises par ou pour Louis Piquet à cette époque de guerre, qu’il se trouvait aux différents endroits suivants :
- à l’hôpital Saint-François d’Evreux
- à Tahure (Sommepy-Tahure)
- au prieuré de Robinson près d’Epernay
- au château de Bourceau près d’Epernay appartenant à la duchesse d’Uzès
- à Dom(p)rémy – maison de Jeanne d’Arc et chapelle
- le passage de la Meuse se réalise à Drugny près de Verdun (1916)
- à l’enterrement de Brindejonc des Moulinets aviateur tué aux essais d’un parasol Morane et Courrier – Morane Saulnier Parasol - (en 1916 ?) originaire de Pleurtuit près de Saint-Malo
- à Juvecourt en juin 1917
- à Dombasle en Argonne
- à Souilly secteur de Verdun avec les missions étrangères – 2ème armée –
- à Strasbourg
- Les bords du Rhin (1918)
- à Furmeldingen – Palatinat – avec les siamois le colonel Lung ou Luan Rama (1918)
- Gummeldingen
- Kaiserlautern
- à Neustadt sur Harth - Palatinat ; là affecté au groupement 25 sous les ordres du capitaine Prost – dissous en juillet 1919 -
Nous avons pu retrouver quelques noms parmi les collègues de régiment de Louis Piquet : Marigny, Frestel, Rocher, Malausanne, Marchand, Nicolet, d’Arode, Raux, Nemorin, Ramonchamp, Coche, Mary, Semillant, Charles, Gruger …Son maréchal des logis s’appelait Vrinquant
Louis Piquet recevra la Croix de Guerre 1914-1918 ainsi que la Médaille de Charleroi.