La fin des navires de pêche
De nombreuses études portent sur la construction des navires de pêche, mais assez peu sur leur disparition …
Les pertes des navires prennent des formes variées, selon les circonstances ; peu de prévisions possibles à ce sujet car ce sont les évènements qui guident ; parfois il faut prendre une décision de dernière minute : par exemple quitter le navire ; la décision revient au capitaine alors que le navire appartient à l’armateur.
Les pertes en mer sont nombreuses : la mer peut se montrer surprenante et cruelle …
On distingue les pertes involontaires des autres, les pertes volontaires ;
Les pertes involontaires des navires génèrent souvent des contentieux entre armateurs, capitaines et surtout assureurs …
I - Les naufrages en pleine mer
Les causes de naufrages peuvent être nombreuses : les tempêtes bien sûr, mais aussi les incidents mécaniques, les voies d’eau, les collisions avec un autre navire, dans le brouillard ou de nuit, avec un iceberg … également par faits de guerre …
Le navire peut couler mais il peut aussi être abandonné à la dérive …
Les mises à feu : avant d’abandonner un navire, on l’incendie pour qu’il ne devienne pas un danger de collision ; en juillet 1903, le « Jean Jacques Cartier » est abordé par la « Concorde » et menaçant de sombrer il fut incendié le 7 juillet 1903 puis sauta le 8 juillet à 4 heures du matin (sources Oeuvres de Mer).
L’incendie pouvait parfois cacher la vétusté du navire à l’égard des assureurs …
II - Les navires jetés à la côte, drossés :
Ici, le motif est toujours l’association des tempêtes et des courants.
Autour de Saint Pierre et Miquelon, un grand nombre de navires ont été jetés à la côte par les tempêtes, 630 répertoriés depuis 1790 jusqu’à ce jour.
Perte du navire-hôpital le Saint-Pierre sur la côte de Terre-Neuve dans la nuit du 30 mai 1897
Perte du navire-hôpital le Saint-Paul à la côte de Reykjavick, le capitaine Lacroix est acquitté, la perte ayant été attribuée aux déviations extraordinaires et inattendues causées par les roches magnétiques noyées.
Autrefois, il existait en Bretagne-Nord la légende des naufrageurs ou pilleurs d’épaves …
III - Les navires démolis ou dépecés : les deux termes sont, nous pensons, employés indifféremment par les affaires maritimes ; le terme dépecé est surprenant car cela concerne plutôt les animaux
Les navires de pêche sont souvent « poussés » jusqu’au bout
Ils peuvent être, à un moment donné, frappés d’innavigabilité
Les cimetières de navires : les cimetières en Bretagne, le cimetière de la Martinière à Nantes ; à Saint-Malo, celui de la Landrais …
Les affaires maritimes ne parlent jamais du cimetière …
Les transformations en ponton – ponton de carenage -
Conclusion : les navires ont-ils une âme ?
Concernant l’armement Lemoine de Saint-Malo :
Les naufrages jetés à la côte :
Adèle 1882 – Alcyon 1866 - Alice 1866 – Augustine 1838 – Bacaière 1876 – Bélair 1875 – Belle Brune 1897 – Deux Bonnes Mères 1840 – Deux Mélanie 1847 – Diligent 1829 – Emile 1862 – Ermite 1933 – François-Xavier 1866 – Fauvette 1876 – Florine 1853 – Fumeur 1865 – Henriette Marie 1834 – Henry 1853 –Isly 1854 – Marie Angélique 1851 – Mélanie 1855 – Mogador 1869 – Nautile 1862 – Petit Auguste 1870 – PF 45 1898 – Phaeton 1831 – Saint Jean Baptiste 1841 – Théodore 1865 – Trimballeur II 1839
Les navires abandonnés en pleine mer (on ne parle à aucun moment d’incendie)
Francis 1875 – Armoricain 1875 – Eleonore 1866 – Mésange 1873 – Satellite 1882 –
Le brig « Armoricain » est abandonné en mer le 10 septembre 1875 par l’équipage qui a été recueilli à bord du Brig-goelette anglais ARITAS ; la coque a été rencontrée le 17 du même mois par 45° latitude nord et 54° longitude ouest par le steamer anglais City of Brussel
Le brig Eleonore est abandonné en mer le 16 avril 1866
Les navires perdus en pleine mer
Amélie 1889 – Anatole 1854 – Anatole II 1897 par collision – Bellone 1865 – Bonne Mère 1855 – Florentine 1916 – François Augustine 1857 – Magnific 1903 – Maurice 1907 – Nive 1874 collision avec une glace flottante – Notre Dame de la Garde 1918 – Ouistreham 1886 par collision – PF 37 1904 – (le) Postillon 1843 – Pyralpa 1886 – Spéculateur 1839 – (la) Tour d’Auvergne 1917 -
Les navires frappés d’innavigabilité (par suite de vétusté) :
Adolphe 1872 – Cécile 1880 – Clémentine et Alice 1878 – Deux Amis 1875 – Jeune Emmanuel 1837 – Léonidas 1862 – Mazagran 1855 – Noémi 1831 – Qui Qu’en Grogne 1891 – Chasseur-ex-Xavier 1839 (condamné à être démoli) –
Un navire est confisqué à Edimbourg en 1835 pour suspicion de fraude : le Trimballeur I – condamné sans doute pour activité de smogglage, la contrebande couramment pratiquée autrefois entre l’Angleterre et la France ? -
Les navires dépecés ou démolis :
Adour 1891 – Amédée 1868 – Aventure 1876 – Deux Frères 1858 – L’Economie 1848 – Eider 1877 – Elisabeth 1886 – Glaneur 1870 – Hermine 1861 – Hippolyte 1906 – Jacques 1879 – Marguerite 1915 – Jeune Emmanuel 1844 – Jules Marie 1875 – Louvois 1910 – Messager 1828 – Mogador 1869 – Molière 1882 – pollux 1908 – Printemps 1852 – Puget 1901 – (le) Rodeur 1848 – Sophie 1854 -
Les navires convertis en ponton (ponton de carenage) :
Auguste 1891 – Evangeline 1905 – Valoise 1891 -