Caloges et Barques renversées
Les caloges sont des cabanes aménagées à partir d'un ancien bateau de pêcheur, devenu impropre à la navigation et hors d’usage. L’étymologie de ce mot vient de : Ca, préfixe péjoratif, et loge ; une similitude existe avec le mot Cahute .
La coque du vieux navire est souvent retournée et sert de toit, pour ainsi créer une réserve ou un entrepôt pour les engins de pêche, ou encore un atelier de réparation ou de ramendage ou enfin un logement simple ; on parle parfois d’un abri de fortune ; la coque est goudronnée pour assurer l’étanchéité, une porte et parfois des fenêtres sont percées dans les bordées ; l’intérieur comporte une table, un banc ou des chaises, un poêle et quelques rangements .
Non retournée, la toiture est alors confectionnée soit en tôles ou en toile goudronnée, soit en chaume
La localisation la plus fréquente se situait à Equihen – 62 - près de Boulogne avec le quartier des « Quilles en l’air » comprenant en tout une vingtaine de caloges malheureusement détruite pendant la seconde guerre mondiale ; et aussi à Etretat et Yport– 76 – voir les illustrations –
Les navires ainsi « recyclés » étaient ceux à l’usage des lieux, à Equihen des flobarts ou des harenguiers, à Etretat et Yport des caïques.
Quelques caloges furent célèbres : celle de Guy de Maupassant à Etretat – dans le jardin de La Guillette – elle servait de logement à son valet, François Tassart ; et celle à Equihen dénommée « Le Sacré-Coeur de Jésus », ayant servi d’atelier au peintre marseillais Christol.
Le système de coque renversée se retrouve et se reconnait bien dans certaines chapelles et églises de la côte ; on dit qu’elles ont été l’œuvre des mêmes charpentiers que pour les navires - voir l’église en Saint-Pierre l’Eglise – 50 –
Aujourd’hui, les caloges sont utilisées comme réemploi de loisir ou de gite insolite, notamment dans le camping d’Equihen ; ici, ni roulis, ni tangage mais d’autres impressions sont recherchées…
YDF
A Yport les trois « ca » : caïques, cabestans et caloges !