Des maisons métalliques à Fécamp
M. Hilaire Maurice (18xx-19xx) exploitait à Fécamp entre les deux guerres - depuis 1920 ? jusque dans les années 1960 ? - une entreprise de machinerie et serrurerie, ferronnerie et chaudronnerie, galvanisation, située 33 et 35 rue Félix Faure, donnant également sur la rue Jules Ferry ; le nom Maurice figure toujours sur la façade de l’immeuble rue Félix Faure, l’atelier était dans un grand hangar au fond de la cour donnant sur la rue Jules Ferry, occupé aujourd’hui par l’électricien-auto Deneuve puis Lenouvel ; l’atelier de métallerie était situé rue Saint-Benoit ; il avait pris la suite de la maison Collin fondée en 1880.
Parmi ses activités, il faisait construire des machines à vapeur, des bacs, des tonneaux et aussi des hangars industriels et agricoles, de construction métallique avec charpente en fer ; il assurait aussi des travaux de marine.
On y travaillait donc le fer et le cuivre, les alliages et l’on confectionnait une tôlerie dénommée « Titan ».
L’entreprise prit par la suite le nom de « Les Ateliers normands - Fécamp » puis « Les gérants Normands » dans le cadre d’une société à responsabilité limitée – SARL – au capital de 100 000 frs.
Les concurrents à Fécamp étaient les entreprises Malandain-Predseille et Boga .
Hilaire Maurice avait été officier mécanicien breveté d’aéronautique ; il participe avec Florentin Pollet à la création en 1935 de l’aéro-club de Fécamp ; il y prend les fonctions de vice-président du club et aussi d’instructeur – voir Journal de Fécamp du 2 juin 1935 et le site www.fecamp-festif.com .
Vers 1937, H. Maurice sur son terrain de la rue Saint-Benoit, fit édifier une petite cité ouvrière pour ses employés, faite de petites maisons – sans doute quatre au moins, cadastrée chacune sous les numéros actuels 95, 96, 97 et 98 (à vérifier) et avec pour numéros de voirie : 57, 59, 63 et 65 (à vérifier) ; elles étaient semble-t-il de structure et habillage métallique (à vérifier)
Pendant l’occupation allemande, fin février 1944 (1941 ?), 133 maisons dans Fécamp sont détruites par l’occupant, dont 22 dans la rue Saint-Benoît (n°1 à 6, 41 à 47 et 60) – semble-t-il pour le creusement d’un fossé anti-char au croisement de la route de Valmont et de la côte de Cany, et pour dégager le champ de tir du dispositif de défense ; le 7 juillet 1944, les allemands abattent encore des maisons du quartier Saint-Benoît et évacuent celles qui restent debout.
Deux maisons métalliques subsistèrent aux numéros 63-65 de la rue, sans doute elles aussi démontées pendant la guerre puis remontées par la suite vers 1947, l’une juste avant et l’autre aussitôt après ; autre hypothèse : la « petite cité » d’avant-guerre n’était pas faite de maisons métalliques, seulement les deux « reconstructions » d’après-guerre …
Celles-ci furent transmises aux deux filles de H Maurice, Mesdames Vivès et Vasse ; louées jusque dans les années 1990, le dernier locataire un M. Leroux du quitter l’une d’entre elles en 1994 suite à un incendie, celle des deux photographies ci-après prises par M. Braham en 1990-91 ; devenues insalubres, elles seront vendues vers l’an 2000 à l’entreprise voisine Lefebvre-Décultot en vue de les démolir.
Ces deux maisons étaient composées de : au centre, petite entrée avec escalier au fond, à droite cuisine, derrière petite arrière cuisine, à gauche chambre ; à l’étage deux pièces ; la structure était donc métallique, l’habillage et les cloisonnements en tôles ; le remplissage était fait de paille compressée maintenue par du grillage ; l’isolation était très bonne et la nécessité de chauffage minime, au moyen d’un poêle à bois ; à la démolition, la paille était tellement compressée qu’elle ne brûlait pas .
(avec l’aide de Marc Braham – Niederfeulen – Luxembourg - voir son site : http://maisons-metalliques-francaises.org, de M et Mme Lefebvre-Décultot et de Martine Pellier-Cuit)