La pêche à la morue au 19ème siècle

dans les principaux ports français

 

 

 

 

                        Les guerres de la révolution française et de l'empire ont interrompu la pêche à la morue; pendant toutes ces années de conflit, les navires avaient été désarmés, les équipages dispersés et souvent appelés dans les armées de terre; les traités de Paris du 30 mai 1814 et du 20 novembre 1815 maintenant à la France ses droits sur le French-Shore à Terre Neuve, il s'agissait de se réorganiser

 

            Les ports français de la métropole ayant envoyé des navires à Terre Neuve sont par ordre alphabétique : Arcachon, Bayonne, Binic, Bordeaux, Boulogne, Brest, Calais, Cancale, Le Croisic, Dahouet, Dieppe, Dunkerque, Etaples, Fécamp, Granville, Lannion, La Rochelle, Le Croisic, Le Havre, Lorient, Marseille, Morlaix, Nantes, Paimpol, Portrieux, Quimper, Sables d’Olonne, Saint Brieuc, Saint Jean de Luz, Saint Malo, Saint Servan, Saint Valéry en Caux, Tréguier.

            Au 18ème siècle, on parlait d’une vingtaine de ports ; au 19ème, tous les ports, au total 90, armait à la morue de Dunkerque à Saint Jean de Luz ; la création de bassins à flot représentait un équipement portuaire important et favorisa l’essor de la pêche.

Vous en trouverez ci-après le détail par localités et par ordre géographique du nord au sud :

 

Dunkerque: Dès l’origine, Dunkerque pratique la pêche aux harengs ; au 18ème, on envoie annuellement plus de 60 bâtiments à la pêche à la morue d’abord en Hollande puis vers Islande ; des navires partent aussi à la pêche à la baleine ; les dunkerquois seront les seuls français à naviguer et pêcher vers Islande, « l’île de glaces » ; ils seront rejoints à partir de 1852 par les paimpolais ; fin 18ème, la pêche à Islande est florissante avec 60 à 90 dogres montés chacun par 12 à 15 hommes; la première goélette apparaît en 1840, il y en aura plus de cent dans les années 1860-1880 enrôlant 2 000 hommes environ; déclin dans les années 1880 ; 72 navires en 1900, encore 100 en 1901; par la suite la pêche décroit, 32 voiliers en 1910 avec 633 hommes, 23 (21) en 1914 ; seulement 2 voiliers en 1921 ; après la guerre, la flotille est transférée à Gravelines où elle périclite progressivement vers 1930, ceci jusqu’au 22 février 1938, jour où le "Saint-Jehan" appareille pour la dernière fois.

La pêche se pratiquait à la dérive le long des côtes, à la ligne le long du bord et face au vent. Le poisson est vidé, nettoyé et salé en tonneau à bord (paquage en mer) ; la campagne durait six mois de mars à octobre ; au retour le poisson est lavé, pesé et remis en tonnes (repaquage de terre) ; on employait le sel blanc du Portugal réputé meilleur que le breton ; la commercialisation se faisait dans l’arrière-pays, en région parisienne et dans l’est de la France ; la rémunération des marins se calculait au « last ».

 

Publicateur du 19 avril 1862

Navires expédiés en Islande :

Dunkerque

134

2157 tx

Gravelines

17

287 tx

Boulogne

8

140 tx

Dieppe

4

73 tx

Fécamp

12

219 tx

Saint-Valéry-en-Caux           

5

90 tx

Saint-Malo

2

22 tx

Saint-Brieuc

12 (Dahouët 8,  Binic 2, Portrieux 2)

179 tx

Paimpol

31

418tx

 

Gravelines: très proche de Dunkerque ; s'engage vers 1840 vers la pêche à Islande: 3 navires en 1836, 20 en 1859; en 1921, 9 voiliers et  192 hommes partent à Islande ; la pêche à Islande s'éteint en 1938;

Gravelines perd à Islande en 1907 La Violette et La Marjolaine, en 1912 La Frégate et Le Passe Partout en 1913 L’Immaculée Conception.

 

Boulogne-sur-Mer : Boulogne inaugure la pêche à la morue au chalut, à Islande en 1903 puis à Terre Neuve en 1906. La campagne a lieu de mars à juin dans les parages des iles Westman à Islande puis de juin à novembre au Grand Banc de Terre-Neuve ; la morue est salée à bord et est souvent vendue à Saint-Pierre .

En 1919, 25 chalutiers sont envoyés à Terre-Neuve jaugeant 10 000 tonneaux et montés par 900 hommes ; en 1921, Boulogne envoie 9 chalutiers à Terre Neuve, en tout 10 ; le recul est dû au prix du charbon ; la pêche à la morue représente tout de même 6000 tonnes valant 10 millions de francs alors qu’en 1902 elle ne représentait que 27 tonnes valant 21 000 frs.

 

Le Tréport : au 18ème on y fait quelques armements pour la pêche à la morue à Islande ; en tout seize voyages pendant douze ans sur le « Notre Dame d’Eau », le « Saint-Laurent » et le « Saint-Pierre » des dogres de 68 à 72 tonneaux ; les prises sont de 3 à 5 lasts de morue en vrac ; en 1787-1788, 4 bâtiments avec 48 hommes.

 

Dieppe: 1ère expédition commandée par Jehan Ango le père et menée en 1508 par Thomas Aubert sur la Pensée ; en 1522-1524, on retrouve dans les archives le Michel et le Griffin.

Au siècle suivant, de 4 à 15 navires se rendent annuellement à la pêche à la « molue » ;

1ère moitié du 18ème : les armements sont sporadiques, de 0 à 4 selon les années ; puis chaque année 15 à 20 navires du port de 80 à 140 tonneaux ; fin 18ème Dieppe est 1er port morutier normand avec Granville, grâce aux progrès technologiques introduits par deux dieppois, l’armateur Adrien Duval et le capitaine Thomas Sabot; on y pratiquait la pêche aux bancs sans sécherie à terre ; au lieu de pêcher à la dérive, Sabot le premier jeta l’ancre sur le banc et employa des lignes de fond tendues et levées à l’aide de barques ou chaloupes; en 1784, il fit deux voyages fructueux ; les armements similaires se multipliaient quand la guerre vint tout arrêter.

En 1787-1788, 21 navires se destinent à Terre Neuve pour 1704 tx avec 261 hommes.

En 1815, 4 navires pour Terre Neuve, 13 en 1816, 31 en 1819, 30 en 1820, 8 en 1823 à cause de la guerre d'Espagne, 30 en 1829, 25 navires en 1831, 48 en 1834, 59 en 1835, 52 en 1836, 39 en 1837, 45 en 1839, 37 en 1845, 23 en 1849, 17 en 1855, 13 en 1860, 3 seulement en 1885, 1 ou 2 dans les années suivantes ; en 1892 un seuls le « Corne ».

Vers 1830 on y comptait une trentaine d'armateurs et une vingtaine de saleurs.

En 1835, Dieppe atteint son apogée avec 57 navires, Fécamp n’en a alors que 17 ; le déclin est amorcé en 1847-1848 à mettre sans doute en relation avec l’ouverture de la voie de chemin de fer Paris Dieppe qui sonne le glas des chasse marées ; à partir de 1853, les armements fécampois distancent définitivement ceux de Dieppe

On y arma pour l'Islande de 1866 jusqu'en 1882, seulement quelques unités, 6 en 1869.

Les cordiers à vapeur apparaissent en 1880, les chalutiers à vapeur en 1893, les deux derniers trois mâts terre neuviers à voile sont le Duquesne en 18991 et le Prosper Corue en 1892 de l’armement Rémy Mouquet ; les tentatives postérieures de Charles Schlumberger et de Ferdinand Rimbert ne dureront pas.

 

Saint-Valéry en Caux: en 1577, Guillaume Delabrecque arme « Le Nicollas » pour le banc de Terre-Neuve. Au 18ème, envoie plusieurs navires – quelques vaisseaux - à la pêche à la morue au banc de Terre-Neuve, et un trentaine de grosses barques pour la grande pêche du hareng … ; puis 10 terre-neuviers en 1825, autant qu'à Fécamp; en 1834, 5; en 1845, 9; en 1855, 3; en 1860, 3; en 1861, 3; en 1867, 4; en 1869, 8; en 1875, 12; en 1885, 20 (29 ?) morutiers partent à Terre Neuve; en 1900, 5 seulement; le tout s'achèvera au début du 20ème siècle

 

Fécamp: Le premier armateur pour la pêche à Terre Neuve passe pour être Nicolas Selles en 1561 ; le port de Fécamp était alors sous l'emprise de son abbaye; la seigneurerie ecclésiastique percevait des revenus à charge par elle d’entretenir les installations portuaires, ce qu’elle négligeait de faire parfois ; Nicolas Selles s’opposa au règlement de la redevance et engagea un long procès contre l’Abbé – voir notice de Amédée Hellot -  après un certain abandon, les voyages reprennent à partir de 1719 ; les expéditions se renouvellent dans l’intervalle des guerres maritimes ; la pêche se faisait sur le banc, en dérive à l’aide de navires de petit tonnage, des crevelles ou caravelles que l’on allongeait de 8 à 10 pieds pour les rendre propres à cette navigation ; jusqu'à la révolution française, seulement 4 ou 5 navires pour la grande pêche, 5 en 1760, 6 en 1784, 8 en 1785; 10 après la guerre de l'indépendance américaine; on y pratiquait uniquement la pêche errante, à la morue verte ; en 1789, on a expédié 12 navires à Terre-Neuve, surtout des brigantins, jaugeant de 50 à 90 tonneaux et ensemble 670 tonneaux, tonnage moyen de 56 tx ; ils étaient montés par 115 (113) hommes ; sur les 12 batiments, 9 provenaient de la maison Bérigny et fils ; la présence d’un chirurgien n’était plus exigée ; la méthode des lignes de fond créée à Dieppe en 1784 assurait la réussite ; on voit tout de même que la pêche au banc était loin d’avoir l’importance qu’elle allait acquérir plus tard.

En 1816, 7 navires terre-neuviers, en 1821, 9, en 1825, 10, en 1827, 12, en 1831, 16, en 1934, 9, une dizaine jusqu’en 1940, en 1842, 43 (ou 38 ?), en 1845, 38.

En 1836 (guide du voyageur à Fécamp par Germain) « la pêche à la morue se fait par une vingtaine de navires dont plusieurs à trois mâts ; ils pêchent chacun 40 000 morues du poids de 5 à 6 demi kilogrammes, les uns la préparent en vrac avec du sel français, les autres en tonnes avec du sel blanc étranger, celle-ci est remaniée à terre et occupe quatre femmes pendant un mois ; le produit de cette pêche qui est en partie exportée à La Rochelle et à Bordeaux, est de 600 000 frs et la part des marins de 120 000 frs ; tous les marins des autres pêchent se nourrissent mais ceux pour la morue reçoivent des vivres à bord. »

Fécamp ne prend la 1ère place de Dieppe que vers 1850; en 1855, 30; en 1860, 26; en 1869, 42; en 1885, 51 navires partent pour les bancs montés par 1 000 hommes; jusqu’en 1892, une quarantaine ; en 1902, 72; en 1903, 73 navires avec 2590 hommes; en 1907 apparait le premier chalutier à vapeur; en 1908, 51 voiliers montés par 1 800 hommes; en 1913, 47 voiliers et 7 chalutiers; en 1914, 44 voiliers et 1 chalutier (ou 3) plus six chalutiers pour l'Islande ; en 1915, 19 voiliers; en 1920, 15 voiliers et 13 chalutiers; en 1921, 13 voiliers et 15 vapeurs ; en 1930, 7 voiliers et 23 navires à vapeur ou à moteur.

Les expéditions pour l’Islande datent des années 1860, avec 19 en 1865 jaugeant 1 400 tonneaux et montés par 471 hommes.

La pêche à la voile disparait en 1938 avec cette année là 19 chalutiers; il fut débarqué à Fécamp plus de 500 000 quintaux de 55 kg de morue et environ 740 tonnes d'huile;

En 1945, 4 chalutiers; en 1947, 8 chalutiers; en 1954, 11 chalutiers; en 1960, 13; en 1963, 13;

Il y avait alors une dizaine de négociants en morues et cinq grandes sécheries dans la ville;

Par la suite vinrent les essais de mise en conserve, de fabrication de farine de poisson, de congélation

Fécamp devient le premier port de décharge avec 23 ou 24 000 tonnes par an ou 43% de la production nationale, devant Bordeaux 18 000 tonnes et Saint Malo 10 000 tonnes; la production globale à Fécamp était de 20 000 tonnes;

Sur 29 terre-neuviers, 17 étaient commandés par des fécampois; le quartier maritime comptait en 1962 2 000 hommes dont 500 pour la grande pêche, le surplus des hommes nécessaire, 700, venant de Bretagne;

 

Le Havre: l'armement morutier y prospéra au 16ème et au 17ème siècle; 97 terre-neuviers en 1664 ; 70 terre-neuviers en 1670-1680 ; 43 en 1702, puis 10-15 et 2 seulement en 1730 ; Le Havre se tourne vers les armements coloniaux ; par la suite il n'y eut que quelques unités de pêche, 3 en 1826; deux vapeurs en 1921 ; plus récemment, c'est en cette ville que fut fondée la Société Havraise de Pêche.

 

Rouen : port de décharge de la morue au 16ème et au 17ème siècle ; à la fin du 17ème, les taxes qui y  sont appliquées provoquent une régression du marché.

Honfleur : Au 16ème – Un navire est envoyé à Terre Neuve en 1506 (Vitet) ; en 1577 - Grand port d’armement pour Terre Neuve ; en 1608, Samuel de Champlain, monte une expédition au départ de Honfleur et va fonder Québec; 35 terre neuviers en 1680 ; au 18ème se livre à la pêche à la morue; le commerce lucratif du coton supplanta la pêche à la morue qui disparut pratiquement de Rouen et du Havre, à l'exception de Honfleur qui prend le relais pour Terre-Neuve (61 navires en 1751, 30 navires en 1764, 26 en 1786). 16 armements en 1788 pour 1508 tonneaux avec 266 hommes ; le produit est de 233 639 livres ; en 1789 seulement 5 bâtiments pour 463 tx ; le tonnage moyen est de 93 tx.

Début 19ème, c’est le déclin : le port d’Honfleur est ruiné suite au blocus continental, les guerres du Premier Empire, la concurrence du Havre est croissante.

Barfleur : au 18ème se livre à la pêche à la morue

 

Regnéville : fin 18ème : 9 armements au banc de Terre Neuve en 1788 pour un total de 558 tonneaux ; 12 en 1789 pour 762 tx

 

Granville: grand rival de Saint-Malo au 17ème et 18ème siècle jusqu'à la Révolution; de 1722 à 1792, sous Louis XVI, Granville armait plus de cent morutiers montés par 4 000 matelots et dirigés vers la pêche sédentaire à la côte.

En 1788, 70 maisons d’armement envoient 92 bâtiments à Terre Neuve, représentant 9730 tonneaux, montés par 3365 hommes : 38 bâtiments au Petit Nord (6031 tx et 2668 h) et 54 aux Bancs (3699 tx et 697 h)

37 navires en 1802, 16 au Grand Banc, 3 à Saint-Pierre et 18 à la côte; 8 terre neuviers en 1814 tous vers le grand banc; 37 navires en 1817 plus 15 destinés à Saint-Pierre; 54 en 1819; 58 en 1820; 59 en 1824; 61 en 1826; en 1827 début de la décadence de la pêche à la côte; 77 en 1840 dont 30 à la côte et 40 au Grand Banc; 84 navires en 1854 montés par 2 500 hommes; affaiblissement graduel au cours de le 2ème moitié du 19 siècle. 

En 1855, 80 navires avec la création d'un bassin à flot ; 68 navires en 1856; 63 navires en 1858 dont 6 pour l'Islande; la pêche en Islande devait durer 20 ans - de 1858 à 1876 - avec 11 et 12 navires en 1864 et en 1865; 32 navires en 1867; 43 terre-neuviers en 1870; 36 en 1875 dont 1 au Golfe et 35 aux bancs; 36 en 1885; 27 en 1895; 40 en 1901; 24 en 1914; 8 ou 9 voiliers après la guerre;

A Granville donc, la pêche morutière reprend de la vigueur à la Restauration, avec 55 bateaux en 1819 84 navires, 2 531 marins, et 11 760 tonneaux en 1856, sous la houlette de grandes familles subsistant du siècle précédent : Le Mengnonnet, La Houssaye, Le Pelley et Girard, devenus hommes d'affaires et non plus hommes de mer. 27 armateurs se partagent 49 bateaux en 1818. Ils se consacrent à la pêche errante par des lignes de fond fixées à des chaloupes puis à des doris et diversifient leurs activités avec la navigation au long cours et parfois la pêche à la baleine. Les noms se renouvellent et s'associent : Beust et Riotteau sont à la tête d'une flotte de quinze navires en 1859, 28 pour les associés Le Campion et Théroulde. Ils sont cette année-là 46 armateurs pour 118 navires.

La décennie 1860 marque le fléchissement de l'activité et le développement de la pêche en Islande, que n'embrassent guère les armateurs granvillais, et qui cesse entre 1882 et le lendemain de la Première Guerre mondiale. En 1904, la France abandonne le French Shore. Pour pallier au déclin en modernisant la flotte essentiellement composée de bricks et de trois-mâts carrés, Beust lance avec les Arcachonnais la Jeanne, chalutier à vapeur qu'il dirige lui-même, mais qui est un échec financier.

Sous l'effet de mauvaises campagnes et de difficultés de recrutement, il reste 27 bateaux en 1895, 33 unités pour 18 propriétaires en 1900. En 1901, 40 navires ; en 1913, 24 navires ; quand éclate la Première Guerre mondiale, les 20 bateaux granvillais qui restent voués à la pêche morutière, ne représentent plus que 8 % de la flottille nationale. Ils sont affectés au transport de charbon, et 9 d'entres eux sont coulés par les sous-marins allemands, si bien qu'en 1919, il n'y a que le trois-mâts Normandie qui est armé ; en 1921, 6 voiliers ; disparition vers 1930 : dernier navire en 1933, la « Thérésa ».

 

Cancale: L’aventure morutière dura trente années de 1884 à 1914 ; on y compta 70 maisons d’armement dont 80% d’entreprises individuelles dont Adolphe Robin, 40 armements, Joseph Lessard, 40 armements, Jean Marie Lehoërf, 27 armements ; en tout 79 navires armés ; la pêche avait lieu exclusivement sur les bancs de Terre Neuve, au doris avec des lignes de fonds boëttées avec des bulots ; aucune expérience vers l’Islande ni à la côte de Terre Neuve.

36 hommes partent pour Terre Neuve en 1884, 519 en 1902, 916 en 1911 ; cette année-là une grève générale allait geler la campagne de pêche ; plusieurs armateurs iront poursuivre leurs activités à Saint-Malo dans l’anse Solidor.

La ville comptait quatre voileries avec 45 hommes, quatre ateliers de peintures avec 22 ouvriers, trois forges avec six ouvriers chacune, huit bouchers, 70 personnes pour les gréements, 90 personnes comme manœuvres, deux chantiers navals – Lhotellier et Bouychard - avec 48 ouvriers ; 54 fournisseurs de pommes de terre fournissent les 4,5 tonnes nécessaires par navire et par campagne.

Cancale et la région furent frappés par le naufrage corps et biens en 1908 du trois mâts « Villebois-Mareuil » avec trente trois hommes à bord ; en cours de ces trente années, 138 hommes de morutiers cancalais laisseront leur vie à Terre Neuve.

 

Saint-Malo et Saint-Servan : Les malouins prétendent avoir été les premiers à Terre Neuve ; ils auraient découvert dès 1504 le cap Breton ; en 1519, la morue était séchée sur les galets du Sillon ; en 1541, 24 navires malouins étaient expédiés à Terre-Neuve. ; en 1604, il y en aura 36 mais les anglais interviennent et en coulent plusieurs, les autres étant avariés. En 1612, les malouins en partant pour Terre-Neuve faisaient accompagner leurs navires par un vaisseau de guerre ; ils voulurent décider les autres ports qui armaient pour Terre Neuve à participer aux frais mais ils refusèrent ; l’affaire est portée devant le Parlement qui donna tord aux malouins.

La ville est à son apogée entre 1688 et 1715 ; au 18ème on envoie chaque année 50 à 60 navires sur le banc de Terre Neuve, quelques-uns aux îles Saint-Pierre et Miquelon et plus de 60 à l’île de Terre-Neuve ; En 1786, Saint-Malo armait 106 navires pour Terre-Neuve ; par la suite 27 navires à la côte en 1803; 96 voiliers en 1865 ; en 1903, il y avait 10 666 marins à la pêche à Terre-Neuve pour 436 navires dont 125 pour la région de Saint-Malo ; en 1912, 146 navires pour le quartier maritime de St Malo dont 43 pour Cancale ; sur l’ensemble cette année là, 103 vont à Terre-Neuve ; en 1920, St-Malo et St-Servan armait toujours pour Terre-neuve, 56 navires ; en 1921, 70 navires (dont un seul à vapeur « la Patrie » qui débute en 1921) ; en 1921, 69 voiliers plus deux à Cancale ; en 1922, 78 navires ; en 1925, 90 navires dont 19 à Cancale, en 1934, 30 navires ; encore 20 voiliers à la veille de la seconde guerre mondiale puis en 1949, le dernier trois-mâts

 

Le Pléneuf - Val André - Daouet : Ici les pêcheurs prétendaient avoir été les tout-premiers à pêcher à Terre-Neuve ; toutefois, il paraitrait que lorsque « La Jaquette » de Dahouet arriva, en 1510, dans l'embouchure du Saint-Laurent, cela faisait déjà une cinquantaine d'années qu'une goélette bréhatine l'y avait précédée. Pour preuve, une transaction passée entre le patron de celle-ci et les moines de l’abbaye de Beauport à Paimpol pour la consommation de la morue pendant les périodes de jeûnes ; à cette date aussi de 1510, nous savons que des marins de Pléneuf vendent de la morue à Rouen.

 Il y eut 6 navires à Terre Neuve en 1857, un seul en 1900.

Pêche à Islande de 1858 à 1913 ; un seul navire à Islande en 1858 l’ « Alexandre » armateur Carfatan ; la famille Carfatan y sera armateur sur plusieurs générations ; en 1864, 4 armateurs envoient à Islande 13 navires et 4 chasseurs ; la pêche a lieu sur la côte ouest de l’Irlande alors que Paimpol pêchait sur la côte est ; on y pratique deux pêches successives, avec des lignes de mains halées sur le bord du navire ; il y eut entre 1884 et 1896 une tentative en fait peu concluante d’adapter à Islande la technique des lignes de fonds posées par des doris ; en 1900, 6 navires à Islande et un seul à Terre Neuve; la pêche lointaine cesse au début des années 1920, un seul voilier en 1921.

 

Saint-Brieuc: au quartier maritime de Saint-Brieuc, on dénombre: 18 navires en 1778, 36 en 1786 ; puis 11 terre-neuviers en 1802; 24 (26 ?) navires en 1816; 38 en 1820; 43 en 1830; 44 en 1840; 35 en 1850; 77 en 1857 dont 9 pour Islande; 40 morutiers en 1863; 23 navires sur la côte est de Terre Neuve en 1867; 21 en 1871 ; en 1913 il y eut 4 navires pour Terre Neuve; ce furent ici les derniers;

 

Le Légué – Plérin sur mer: L'un des premiers ports de France qui arme pour la pêche à Terre-Neuve (avec Binic et Dahouët) ; dès 1687, l'armateur Le Roux arme pour Terre-Neuve,

En 1820 : 22 bricks inscrits à la Grande Pêche, soit 1250 marins. Les primes pour la pêche à la morue encouragent les armateurs du Légué, dont les sieurs Denis, de Kerautem, Villeféron, St-Jouan, frères, Guibert et Corbel, Ruellan, Allenou, Sébert aîné, Besnard et Floch, Marie et le Pomellec (en 1828); 25 navires en 1857; en 1861 : 31 goélettes pour Terre-Neuve. En 1895 : apogée de la Grande Pêche à Terre-Neuve, puis redéploiement de la flottille pour l'Islande, 80 embarcations recensées. Le 1er quart du 20ème siècle annonce la fin de la Grande Pêche.

En 1900 : St-Brieuc et le Légué arment 9 navires (226 marins) pour la Grande Pêche sur un total de 59 navires pour les Côtes-du-Nord.

 

Binic: La « Julie » est signalée dans les eaux de Terre-Neuve en 1523 ; en 1612, 15 vaisseaux sont armés pour Terre Neuve ; en 1845, 37 navires partent à Terre-Neuve ; Binic est alors le 1er port français ; en 1852 début de la pêche à Islande ; 26 navires en 1857, 39 morutiers en 1863; 8 navires à Islande en 1900; 13 navires armés en 1912, 6 goélettes et un chasseur pour Islande et 6 autres navires pour Terre Neuve ; 2 navires seulement en 1924 ; un seul en 1927 le « Brocéliande ».

 

Etables : 4 navires en 1857;

 

Saint-Quay-Portrieux: Les Quinocéens armèrent pour Terre-Neuve et Islande au cours des siècles passés jusque la fin du 19ème siècle (de 1612 à 1920), 10 navires en 1820, 6 navires en 1857 ; 11 navires islandais en 1872 ;

En 1821 il y eut une scission entre Binic et Etaples; en 1849, une partie de Portrieux en Etables est annexée à Saint-Quay ; puis une partie rétrocédée en 1852 ; le pays du Goelo a beaucoup œuvré pour la pêche à la morue.

 

Paimpol: Centre de la pêche à la morue depuis le 16ème siècle avec un essor dans la seconde moitié du 18ème siècle. Entre 1830 et 1850, le quartier de Paimpol comptait environ 3000 marins, dont 900 matelots engagés à la petite pêche (maquereaux, lieux, congres de ligne, grands crustacés au casier), 1300 marins embarqués pour la pêche à la morue et à la baleine et 900 marins au cabotage; à partir de 1852, la pêche sédentaire à Terre Neuve décroit - 4 morutiers sur le French Shore cette année-là; alors commence un vif intérêt pour la pêche à Islande; Paimpol aura été appelé « la cité des islandais » immortalisée par Pierre Loti dans son livre « Pêcheurs d’Islande » ; la grande pêche à Islande aura duré presque un siècle. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, les Dunkerquois sont pratiquement les seuls Français à fréquenter les eaux islandaises, mais en 1852 un armateur de Paimpol fait appel au capitaine dunkerquois  François Druel de Mardyck pour commander la première goélette bretonne. Dès lors, les Bretons côtoient régulièrement les Flamands ; une différence toutefois entre eux, les flamands stockaient la morue en tonnes c’est-à-dire en tonneaux alors que les bretons les stockaient directement en cale ; Daouet se mis également à la pêche à Islande à partir de 1864 ; Daouet pêchait sur la côte ouest de l’Islande alors que Paimpol pêchait sur la côte est ; en 1857, il y aura 30 goélettes à partir à Islande et un seul navire à Terre Neuve: les premières goélettes sont construites sur place vers 1870; 3 navires pour Terre Neuve en 1860; 2 en 1861 en 1862 et en 1863, puis ce fût la fin ; l'apogée pour l'Islande vint dans les années 1860-1863; 8 navires pour 1860; 57 navires pour 1864, 34 pour 1866; 23 pour 1867 et 28 pour 1869, 39 pour l'ensemble du quartier maritime;

Ce port arme une dizaine de navires pour Terre Neuve entre 1885 et 1926 ; 21 navires en 1871; 4 navires en 1900; 9 sur les bancs en 1913, les trois derniers en 1926 ; de 1863 à 1910, 48 voiliers partent en moyenne à Islande - 80 en 1895 - de 1895 à 1905, c'est l'apogée de la pêche à Islande – 31 en 1910, 19 en 1914, 7 en 1920, 11 en tout en 1921, 2 en 1935; fin de la grand pêche en 1936.

 

Bréhat : les pêcheurs de Bréhat auraient été parmi les premiers à pêcher à Terre-Neuve – avec Saint-Malo et avec Dahouet -

 

Roscoff : pêche à Terre Neuve dès le 16ème siècle sur des voiliers de 100 à 200 tonneaux

 

Douarnenez: important port de pêche à la morue et au thon, Douarnenez est aussi connue pour la pêche à la sardine et pour ses conserveries de poisson ; 21 navires à Terre Neuve en 1869 .

 

Lorient: port créé par Colbert en 1666 pour servir aux activités de la Compagnie des Indes ; port essentiellement de pêche fraiche ; au 18ème quelques navires partent à la pêche à la baleine ; l’inspecteur Le Masson du Parc écrivit en 1728 : « On a autrefois armé au port de Vannes pour aller faire la pêche à la morue verte sur les bancs de Terre-Neuve, mais il y a plus de vingt ans que ce commerce a cessé et comme le port se comble de plus en plus tous les jours, les négociants n’y peuvent plus faire un pareil commerce . » Port-Louis pris le relais avec des sinagots.

En 1802, 4 morutiers montés par 37 hommes d'équipage vont sur les Grands Bancs ; au début du 20ème, un premier chalutier à vapeur armé par Dufihol de Lorient, fait route vers Islande et inaugure un nouveau mode de pêche au chalut ; se consacre fin du 20ème à la pêche industrielle.

 

Guérande : a pratiqué la pêche à Terre Neuve ; après la perte de l'Acadie, puis de l'Ile Royale, quelques Acadiens s'installeront dans la Presqu'île guérandaise et continueront de fréquenter le Grand Banc ; des vestiges de cette activité demeureraient, notamment les restes d'un séchoir à morues, dans une propriété de la Haute Grande Rue au Croisic

 

Le Croisic : pêche à la morue dès le 14ème siècle jusqu’au 17ème s puis s’oriente vers la pêche à la sardine. En 1517, la Marie du Croisic décharge sa morue à Bordeaux ; en 1565, Le Croisic envoyait 25 navires à Terre-Neuve ;

 

Le Pouliquen: démembrement de Batz; au 17ème siècle, arma pour la pêche à la morue et se dota de plusieurs chantiers navals; le commerce de sel y apporte une prospérité, la pêche à la sardine également

 

Nantes: armement à la morue dès le 16ème et au cours du 17ème ; la révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, en obligeant les armateurs calvinistes à émigrer, vont porter un coup très dur à cette activité dans la région nantaise. Les négociants nantais abandonneront progressivement la morue pour le trafic avec les Antilles, et aussi le trafic avec la Guinée, c'est-à-dire la traite des noirs ; la ville est à son apogée au XVIIIème ; Nantes aura été avec Bordeaux un grand port de décharge de la morue ; la consommation locale y était importante, dans la ville et dans toute la province mais aussi dans les armements de mer qui s’y font tant pour le Roi que pour les particuliers ; quantité de morues prenaient la Loire pour aller à Orléans ou à Paris, en Auvergne et jusqu‘à Lyon ; à Paris, l’on ne connait guère que la morue fraiche salée, partout ailleurs la morue sèche ; le commerce était augmenté des morues des Sables d’Olonne et de La Rochelle qui étaient en bonne partie déchargées à Nantes.

    La morue était parfois vendue aux espagnols et aux portugais ; le prix se situait entre 18 et 24 livres le quintal ; mais les droits du Roi étaient de un quart de la valeur outre 10% de commissions et frais de sorte que l’intérêt était réduit ; il portait alors sur le retour avec les sucres et tabac du Brésil, l’huile d’olive et même l’or ou l’argent.

 Au XIXème, il n'existe ici aucun armement de pêche  Terre-Neuve, les navires y viennent seulement en décharge: 19 navires en 1822, 12 en 1835 - 500 000 kilos de morue verte et 72 000 Kg de morue sèche ; la commercialisation se fit longtemps par la Loire sur des gabares ; elle sera remplacée ensuite par le transport ferroviaire et routier.

 

Pornic: port morutier dépendant du quartier de Bourgneuf ; très actif à la fin du 17ème siècle jusqu’en 1730 ; il déclina par la suite en raison de l’envasement de son port ; armement de 3 navires en 1857 ; les activités principales sont le commerce du sel, les constructions navales et la pêche à la sardine.

 

Les Sables d'Olonne: spécialisé depuis toujours dans la pêche errante à la morue verte aux bancs de Terre Neuve : 2 navires en 1543, 5 en 1559 ; 100 en 1598 ; 74 en 1664 ; 80 en 1698 ; 73 en 1725 ;  65 navires en 1728, 55 en 1744 ; 16 en 1749 ; 33 en 1770 ; 9 en 1782 ; 26 en 1787 puis seulement 4 navires en 1802 montés par 74 hommes ; disparition au 19ème malgré son glorieux passé, dû à la présence du sel et des marais salants.

 

La Rochelle: Grand port terre-neuvier au 16ème et au 17ème siècle; la pêche régulière commence dès 1533 (1523 ?) ; en 1559, sur 49 navires armés pour Terre Neuve, 27 sont rochelais ; par la suite, seulement 4 navires au Grand Banc en l'an 10; 2 navires en 1921, 2 en 1924; puis quelques chalutiers dans les années 1930;  par contre de nombreux morutiers vinrent à la Rochelle à la décharge, où il existait quelques sécheries;

Bordeaux: première décharge de morue verte dès 1517 ; au 17ème siècle, les hollandais s’installent à Bordeaux pour y pratiquer le cabotage ainsi que la pêche, également la production d’un vin blanc très apprécié en Europe du Nord.

Bordeaux devient un grand port de décharge à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle ; la pêche à la morue allant ici compenser la chute du marché du vin due à l’épidémie de phylloxéra entre 1875 et 1892.

Le déchargement de la morue avait lieu quai de Bourgogne au pied du pont de pierre qui fermait la Garonne. Les Terre-neuvas s'ancrent au port de la lune, et des gabarres transbordent la morue salée en amont du Pont de Pierre ; les activités avaient lieu dans les quartiers de la Rousselle et des Chartrons ainsi que dans les sécheries de Bègles - 15 sécheries en 1877 – Artisanales dans les débuts, elles consistaient en de vastes magasins de planches servant d’entrepôts, entourées de prairies où la morue séchaient au vent accrochées à des pendilles ; puis il y eut les couloirs de séchage à courant d’air chaud.chaà courant

Les nombreuses gabarres commerçaient par les voies navigables – Lot, Dordogne – avec tout le sud-ouest pour échanger les produits locaux, vins de Cahors, bois de chêne, charbon de Decazeville contre les produits importés, épices, morues séchées…

Le système est rapidement supplanté par d’une part les distributions par les réseaux routiers et ferrés, d’autre part les systèmes de congélations et surgélations à bord des navires ;

La saline, dernier bâtiment témoignage de la pêche à la morue, a été détruite en 2011;

 

Arcachon : pêche de la morue au chalut dès 1900, Arcachon est alors deuxième port de pêche en France,  jusqu’à la crise des années 1930 ; le « Jeanne » en 1904, le « Sacha » et le « Jeannette » en 1906, le « Beluga » en 1908, pour finir le « Victoria » en 1928 de 63 m de long et le « Marcella » en 1932 le plus grand et le plus moderne.

 

Bayonne et les autres ports basques, Saint Jean de Luz, Ciboure et Hendaye – Le Labourd - : Pêche à la morue mais aussi à la baleine et au thon ; diminution progressive de la pêche à Terre Neuve dans la 1ère moitié du 18ème siècle ; les heures de gloire avaient été avant la Révolution, Bayonne ayant acquis la qualité de port franc en 1784 : 35 à 40 navires vers 1730, 46 en 1788; les armements basques reprennent des activités au début du 19ème siècle avec toujours un grand attachement à Saint-Pierre et puis des relations économiques avec les ports de la Manche, ceci par l'intermédiaire de Saint-Pierre.

La famille d’armateurs Legasse y joua un rôle important avec la société « La Morue Française » devenue la « Compagnie Générale de Grande Pêche ».

Seulement 10 à 15 navires morutiers sous la restauration ; à Bayonne, 6 navires en 1826, 7 en 1856, 3 navires de la Maison Legasse en 1902 ; la pêche à la baleine a disparu ; la sardine prend la place de la morue qui ne sera plus qu’un souvenir, avec les courses de trainières, des chaloupes de 13 rameurs et un barreur.

Biarritz, ancien petit port baleinier, envoie ses marins à Terre Neuve sur les équipages de Saint-Jean de Luz ou de Bayonne.

 

Sète ou Cette: port de décharge comme Marseille au cours du 18ème siècle; l'atout principal en est le sel; une relation commerciale importante a existé avec les armements de Fécamp; en 1848, 12 navires fécampois y déchargent;

 

Marseille: le plus grand port de décharge au 18ème siècle, surtout la morue sèche de la pêche à la côte de Terre-Neuve; ce port dessert les pays de la Méditerranée ainsi que tout le Midi de la France ; des morues sont souvent réexpédiées en Italie ; à la fin du 17ème et au commencement du 18ème siècle, Marseille tente de se livrer à la pêche à la morue ; l’on tente d’envoyer jusqu’à six vaisseaux par an ; mais cela ne dura pas car les bénéfices se révèlent insuffisants ; depuis lors, aucun armement ne se fait à partir de Marseille ; toutefois si cette ville n’est pas un port d’expédition, elle a toujours été un des principaux ports d’arrivée ; de 1826 à 1834 inclusivement, les importations de morue des pêches françaises se sont élevées ici à 11 514,928 francs ; en 1835, 51 navires déchargent à Marseille; en 1882, 61 ; à la fin du 19ème, des sécheries sont érigées dans la région de l'étang de Berre.

 

                                                                                   Yves Duboys Fresney

 

 

ANNEXES :

 

Les autres ports, les ports de décharge à l’étranger :

-L’Afrique du Nord : Alger, Oran, Philippeville, Bône (Annaba), Tunis,

-L’Outre Mer : La Réunion, Pointe à Pitre, Cayenne

-L’Italie : Gênes, Livourne

 

Les rivalités portuaires, les primeurs :

-16ème : Sables d’Olonne

-17ème siècle : le Havre est l’un des premiers ports pour la pêche à la morue verte

-En 1664 : Les Sables d’Olonne est le 1er port avec 74 navires devant Saint-Malo – 61 – et Le Havre – 50 –

-18ème : Nantes, 1er port français

-18ème : Marseille, 1er port de débarquement

-Fin 18ème Dieppe et Granville sont les premiers ports morutiers normands.

-Avant la Révolution : Paimpol 1er port de pêche à Terre-Neuve

-En 1845 et aussi 1847 : Binic est le 1er port de Grande Pêche avec 37 navires

-milieu du 19ème : Dunkerque est le 1er port de pêche à la morue (pêche à Islande)

-Au 19ème, Le Havre prend à Bordeaux la place de 1er port de commerce.

-2ème moitié du 19ème : Granville 1er port pour la pêche à la morue : une quarantaine de trois-mâts appareillaient chaque année pour Terre-Neuve

-En 1886 : Dunkerque 1er port morutier, Paimpol le 2ème

-Fin 19ème : Bordeaux 1er port de débarquement de la morue verte.

-Du 16ème au 20ème rivalité entre Saint-Malo et Granville pour le titre de 1er port de pêche

-1900 : Arcachon est 2ème port de pêche

-Début du 20ème siècle : Fécamp 1er port de pêche à la morue en détrônant Saint-Malo

-20ème  : Dieppe 1er port de pêche fraîche

-20ème : six ports pour la pêche industrielle : 1er Boulogne 2ème La Rochelle puis Dieppe Fécamp Lorient et Arcachon

 

La création des bassins à flot au cours de la deuxième moitié du 19ème siècle

 

Ports

années

détails

 

-Dunkerque

 

-Calais

-Boulogne

 

-Le Tréport

-Dieppe

 

 

-Fécamp

 

 

-Le Havre

 

-Honfleur

-Caen

-Cherbourg

-Granville

-Saint-Malo

-Saint-Servan

-Le Daouet

-Le Légué

 

-Binic

-Paimpol

 

-Perros-Guirec

-Lorient

 

-Nantes

-Saint Nazaire

 

-Sables d’Olonne

-La Rochelle

 

 

-La Pallice

 

-Rochefort

 

-Bordeaux

 

 

 

-1852

1880

-

-1858-1868

1904-1911

-

-1839

1840-1850

1880-1887

-1836

1855 puis 1872

1899-1912

-1843

xxxx

-1684

-1844

-1738

-1855-56

-1885

-1884

-

-1895-1900

1915

-1913-1914

-18xx

1898-1902

-1920

-1839-48(40-57)

1901

-

-1842-1857

1880

-1873

-1808

1862

1882

-1880-1890

1922

-1857

1869

1869-1879 (1882)

1906-1911

 

-Bassin du Commerce

Les Bassins Freycinet

-Bassin Carnot

-Le bassin Napoléon

Le bassin Loubet

-bassin du commerce

-1er bassin à flot

Arrière-port mis à flot

3ème bassin à flot

-1er bassin à flot

agrandissements (bassin Bérigny)

2ème bassin à flot (bassin Freycinet)

-Bassin Vauban

Bassin du commerce

-Vieux Bassin (sur ordre de Colbert)

-Bassin Saint-Pierre

-Bassin du commerce

-bassin à flot

-Le bassin Duguay-Trouin

-Le bassin Bouvet

-Le bassin des salines

-1er bassin dans les côtes du Nord

Bassin à flot n°2

 

-1er bassin à flot

2ème bassin à flot

 

 

 

-

-Bassin de Saint-Nazaire

2ème Bassin à flot de Penhoet

-Bassin à flot

-Bassin à flot

 

 

-Bassin à flot

agrandissements

-1er bassin à flot

2ème bassin à flot

-1er bassin à flot

2ème bassin à flot

 

 

Aujourd’hui, les témoignages de la pêche se retrouvent dans les musées :

-deux musées de la pêche à Concarneau et à La Turballe

-autres musées de la pêche à Cherbourg, Quimper, à l’île d’Yeu,

-musée de la pêche et des terre neuvas à Fécamp

-musée maritime de la Rochelle, musée de la Marine à Etaples

-musée de la mer de Paimpol et à Biarritz, cité de la mer à Dieppe, maison de la mer à Gravelines

-musée du Vieux Granville

 

Autres lieux à voir : les églises et chapelles de marins :

-Dunkerque : Saint André des marins – Notre Dame des Dunes

-Dieppe : Notre Dame de Bon Secours

-Saint Valéry en Caux : Notre Dame de Bon Port

-Fécamp : chapelle Notre Dame du Salut ou de la Vierge

-Sainte Adresse : Notre Dame des Flots

-Honfleur : église Sainte Catherine

-Granville : Notre Dame du cap Librou

-Cancale : église Saint Méen avec sa chapelle des marins et chapelle Notre Dame du Verger

-Erquy : Notre Dame de la Croix

-Dahouet : chapelle Notre Dame de la Garde

-Binic : Notre Dame du Bon Voyage

-Etables : Chapelle Notre Dame de l’Espérance

-Saint-Quay-Portrieux : la chapelle Notre Dame de la Garde à Kertugal

-Paimpol : chapelle Sainte Barbe

-Bréhat : chapelle Notre Dame de Kéranroux

-Arcachon : la basilique Notre Dame avec sa chapelle des marins

-Ciboure : église Saint-Vincent

-Saint Jean de Luz : église Saint Jean Baptiste

-Martigues : Notre Dame des marins

-Marseille : Basilique Notre Dame de la Garde

-Etc … (voir le site www.ex-voto-marins.net)

 

            Sources :

-Pour Boulogne : Eric Dardel « La pêche maritime à Boulogne » annales de Géographie 1923 vol 32 n° 175 p 26 à 32

-Pour Le Tréport : Dany Laurent - musée du vieux Tréport

-Pour la Normandie : Philippe Dupré : « Les activités maritimes en Normandie à la veille de la Révolution » dans les cahiers des Annales de Normandie année 1992 vol 24 n°24 p 225-241

-Pour Dieppe : Gérard Bignot

-Pour Fécamp : Adolphe Bellet, Léopold Soublin.

-Pour Granville : Charles de la Morandière

-Pour Cancale : Mathieu Pilorget mémoire de maîtrise sur les armements cancalais 1997

-Pour Bréhat : Marc Moingeon

-Pour les Sables d’Olonne : Hervé Retureau « Les Sables d’Olonne, port morutier sous l’ancien régime »

-Pour La Rochelle : Georges Musset « Les Rochelais à Terre-Neuve – 1500-1789 » – 1899 –

-Pour Arcachon : Bernard Cherrier ; « Bateaux et gens du bassin d’Arcachon »

-Pour Bayonne : Edouard Ducere « Recherches historiques sur la pêche de la morue et la découverte de Terre Neuve par les basques et les bayonnais » - 1893 -