François Etienne Nicolas Lemoine (1770-an 8)
Né à Saint-Malo le 11 janvier 1770, fils de Etienne Lemoine (1735-1792) capitaine de vaisseaux marchands (1769) puis armateur et de Anne Marie Gauttier (1735-1797).
Etienne Lemoine avait été acquéreur sur Saint-Malo des héritiers de Madame de Brinianière Vincent, il paye au baillage 48 sols pour deux années de rentes échus à la saint-Gilles prochain (1779) ; acquéreur sur Saint-Servan de mademoiselle de la Rivaudais, il paye à ce titre en 1785 le vingtième pour 6 livres et 10 sols, en 1786 12 livres et 12 sols plus 2 livres et 4 sols pour les fouages, en 1787 10 livres et 10 sols plus 2 livres et 2 sols pour fouages, en 1789 toujours le vingtième pour 10 livres et cinq sols plus deux livres et quatre sols pour fouages ; il avait été aussi redevable du vingtième sur Paramé entre 1785 et 1791.
Sa femme était commerçante au pilory ; le 2 septembre 1785, celle-ci payait à la seigneurerie commune de Saint-malo 12 sols pour 3 ans échus le jour de la Saint-Gilles 1er de ce mois du droit d’échope et étalage.
Dès l’âge de 19 ans, François L. se retrouve capitaine du « Louis Henry », un sloop de 39 tonneaux construit en 1787 par Charles Gauttier armateur à Saint-Malo pour le petit cabotage avec trois hommes à bord en vue du transport de céréales et de vins.
Pendant la Révolution, François Lemoine fut désarmé pour s’être dans plusieurs occasions montré d’un caractère turbulent opposé au bon ordre et à la tranquilité publique ; pour s’être le 28 frimaire an III permis de traiter de mesure fédéraliste un arrêté du représentant Boursault concernant l’organisation des gardes territoriales et avoir manifesté son attachement au système de la Terreur. » (Jules Haize histoire de Saint-Servan 1789-1800)
En 1793, la France et l’Angleterre viennent de se déclarer la guerre ; c’est le début de la 4ème guerre-corsaire ; François L. arme successivement le Custines, l’Auguste, l’Imprenable, l’Entreprise, la Surprise, l’Audacieux, la Delphine. Plusieurs navires anglais sont pris : le Thomas et Nancy, l’Apollon, la Caroline, l’Actif, le Balcaras ; un navire américain, le Hope, est également appréhendé mais en vertu du droit des neutres, la prise est jugée mauvaise.
Il avait épousé à Paimpol le 12 février 1798 (24 pluviôse an 6) Marie Josèphe Bécot (1772-….), fille d’un négociant de Paimpol, dont il eut un fils François Guillaume Marie L. né à Saint-Malo le 23 janvier 1799 (4 pluviôse an 7) ; le ménage habitait rue de la vieille boulangerie.
Hélas l’armateur-corsaire décède sans doute accidentellement à Brest le 3 germinal an VIII, à l’âge de 30 ans. A vrai dire, nous n’en connaissons pas la raison. Nous savons seulement que sa femme pour vivre et faire vivre leur fils était marchande de toiles à Saint-Malo et payait patente pour cette activité en 1825.