Un sauvetage sur la goélette "Florentine"
Le 1er - ou le 13 ? - avril 1913, le navire "Florentine", en route pour Terre-Neuve, se trouvait en plein océan quand, vers 2 heures du soir, le sieur Le Chapelain tomba du bout dehors à la mer. En même temps qu'une bouée de sauvetage lui était lancée du bord, le capitaine donnait l'ordre d'armer un doris de sauvetage. Dans cette embarcation, Eustache, Briant et Leroy, trois matelots du quartier de Granville, prirent place et se portèrent au secours de Le Chapelain qui flottait encore quand ils arrivèrent près de lui; mais, au moment de l'embarquer, le doris étant venu en travers à la lame chavira et tous quatre furent précipités à la mer. De critique, leur position devenait désespérée.
Cependant, leur position périlleuse avait été aperçue de la "Florentine". Un nouveau doris fut armé rapidement et deux hommes, Homo et Marie, quittèrent encore le navire pour se porter au secours de leurs camarades en danger. Au moment où ils arrivèrent sur les lieux du sinistre Le Chapelain avait disparu pour toujours et les trois autres sauveteurs luttaient désespérément pour se maintenir à flot. Pour y parvenir, ils avaient du, malgré l'état de la mer, se débarrasser tout en nageant de leurs lourdes bottes et de leurs cirés, sinon leur perte était aussi certaine que leur infortuné camarade.
Exténués de fatigue et transis par le froid, ils furent hissés dans le doris qui les ramena à bord où les soins nécessaires leur furent donnés.
On ne saurait trop louer le sang-froid et le dévouement de ces cinq hommes qui au péril de leur vie, n'hésitèrent pas à braver l'hostilité des éléments.
En accomplissant cet acte de courage, ces cinq marins ont couru de graves dangers qui pouvaient entraîner leur perte (Annales du sauvetage maritime Paris octobre décembre 1913).
La Société de Sauvetage accorda à chacun des cinq marins, en récompense honorifique, une médaille de bronze (Annale du sauvetage maritime - Paris – janvier mars 1914) ; le prix Emile Robin, spécial à Terre-Neuve et à l'Islande, leur a également été décerné (Annales du sauvetage maritime - Paris - avril juin 1914)
P.S.: « Florentine » navire goélette construit en 1895 à Binic
Du port de 126,31 tonneaux - ou 153,43 tonneaux bruts –
Francisé à Granville le 27 janvier 1908 N° 1561
Appartenant à Mme Clémentine Lemoine domiciliée à Saint-Malo
Provient de Granville folio 384 numéro 1155
Inscrit à Saint-Malo le 12 février 1914
Armements et désarmements sur Saint-Malo de 1914 à 1917
Autres renseignements : parti de Fowey (GB) pour Gènes ; sans nouvelle depuis cette date ; est présumé perdu corps et biens dans la traversée de Fowey à Gènes (le 10 mai 1917)
(Inscription Maritime de Saint-Malo - Registre des Bâtiments de Commerce - cote : 4153)