Yves DUBOYS FRESNEY

Théodore Weber (1838-1907)

peintre des paysages maritimes

Alexandre Théodore Weber est né le 11 mai 1838 à Leipzig ; en 1854, il devient l'élève de Wilhelm Krause à Berlin, puis se rend à Paris en 1856 pour poursuivre ses études auprès d'Eugène Isabey.

Il participe à plusieurs reprises au Salon [1] : dès 1858 , puis obtient une mention honorable en 1861, en 1863, en 1869 , ensuite réapparait à partir de 1877 ;  en 1868, sa toile « Le Sauvetage à l'entrée du Tréport » est remarquée pour ses qualités picturales ; la même année, il participe à l'exposition maritime internationale du Havre où il reçoit une médaille de bronze ; par la suite, une mention à l’exposition universelle de 1889, une médaille de bronze à l’exposition universelle de 1900.

En 1870 et 1871, durant la guerre franco-allemande, il part en exil à Londres puis à Bruxelles [2] . Il revient ensuite vivre à Paris et en 1878, devient citoyen français [3] .

        Vue vers Yport  puis vers Fécamp avec les pêcheuses de moules                                                                                                              

Son œuvre picturale est essentiellement consacrée à la mer du Nord et aux côtes normandes qu’il a étudié avec Eugène Isabey, aux navires-pêcheurs et aux sauvetages dans les tempêtes ; il peint à Dunkerque, Calais, Gravelines, Boulogne, Saint-Valéry sur Somme, Mers, Le Tréport, Dieppe, Fécamp, Trouville, Grandcamp puis en Bretagne : la Cornouaille, Douarnenez ; en janvier 1886, il est nommé peintre officiel de la Marine [4] et en octobre expose chez Goupil & Cie plus de quarante tableaux parmi ses œuvres.

Sans doute grâce à la Marine Nationale Française, il voyage beaucoup, surtout en Méditerranée : Constantinople, le Bosphore, La Corne d’Or, Bagtché, Ile des Princes, en Italie, Brindisi, en Corse, l’île de Bella-Paula ; à Mandania, côtes d’Asie ; en Angleterre Saint-Mawes, Douvres, Deal ; sur la mer du Nord, Ostende, Flessingue, Blankenberghe ; à Lindau sur le lac de Constance.

En 1889, il illustre de 53 compositions « Le Pôle sud », un album de Wilfrid de Fonvielle paru chez Hachette, puis « Un drame de mer » du vice-amiral Edmond Jurien de la Gravière, de 50 compositions « Le Drame contemporain - L'Affaire Lerouge » par Emile Gaboriau édition Imprimerie administrative Paul Dupont. Il est par ailleurs un contributeur régulier du magazine « Le Tour du monde » de Edouard Charton, avec d’assez nombreuses illustrations dans les parutions suivantes :

-        2 ème semestre 70-71 : Singapour Bornéo, Indo-Chine

-        1er semestre 1876 : Voyage en Grèce par Henri Belle

-        1^er semestre 1878 : au Canada, la citadelle de Hué, en Grèce, en Russie

-        2^ème semestre 1882 : Voyage en Chine, expédition sur le fleuve Fly

-        2^ème semestre 1883 numéro 46 : Au pays des Marutsès

-        1^er semestre 1890 : Trois mois en Irlande – Trente mois au Tonkin – Voyage aux îles Fidji.

-        2^ème semestre 1890 : Dans les ténèbres de l’Afrique – Une excursion au Groenland – A Terre-Neuve, le French Shore par L. Koenig, lieutenant de vaisseau -

-        1^er semestre 1894 : Voyage aux îles Seychelles, voyage à la Nouvelle Zemble, aux Pics d’Europe.

C’est en 1886 qu’il voyage à Terre-Neuve : de lui, nous avons : « La Clorinde », « La Clorinde dans la brume », « Un(e) doris », « La rade de Saint-Pierre », « La forêt à Terre-Neuve », « Le Croc », « L’habitation de Patrice », « Un chauffaud », « L’Iris et l’île de Groix », la « Baie de Saint-Lunaire », « La Clorinde dans les glaces », « Homarderie à Port-Sander », « La baie de Saint-Georges » [5] .

En 1891-1892, il expose à Munich ; en avril 1906 à Paris à la Galerie des Artistes modernes. Il figure depuis dans les musées de Cologne, Dijon, Leipzig, Melbourne, Mulhouse, Nice, Nottingham, Rio de Janeiro, Sydney.

Les critiques d’art lui sont très favorables : un des meilleurs marinistes … remarquable interprète de la mer … si justement réputé pour ses accents de vérité … toiles aux effets puissants … mouvementés … ses fougueuses … vigoureuses marines … d’une grande habilité à la façon claire de Van de Velde … mais dont la réputation n’atteindra pas celle de Courbet !

Après sa mort survenue début mars 1907,  son atelier situé au 71 boulevard de Clichy est dispersé aux enchères de Drouot-Paris les 15 et 16 mai, avec 208 toiles, plus quelques aquarelles, dessins et gravures [6] : parmi celles-ci, nous retrouvons :

-        Huit toiles sur Fécamp : numéros 12, 27, 34, 44, 57, 59, 61, 99

-        Onze sur Yport : numéros 22, 66, 70, 80, 88, 117, 119, 129, 192, 195, 201

-        Une sur Etretat : numéro 130

Son épouse, née Marie Joséphine Martinel, participa, sa vie durant, à des œuvres de charité en faveur de la Marine, à des souscriptions pour équiper les côtes françaises de canots de sauvetage ; à son décès survenu fin 1917, les dispositions suivantes prises par elle dès 1906 purent s’appliquer : « Je lègue les deux tiers de ma succession à M. X ; je lègue le troisième tiers à la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés, pour fonder un prix de sauvetage qui portera le nom de mon mari ». Le prix dua semble-t-il jusqu’en 1939 …

Sources : encyclopédie Wikipédia, dictionnaire Bénézit, les peintres officiels de la Marine, Artnet Artists.

                                                                                                          Mai 2021 - YDF

Notes :