Les témoignages en Seine Maritime
des ordres religieux-militaires
(Templiers puis Hospitaliers)
Les ordres religieux-militaires avaient pour fonction de combattre, lors des croisades ou ailleurs dans le monde, tout en suivant la voie fixée par la règle religieuse. En 1113, le Pape reconnait l’Hôpital Saint-Jean de Jérusalem comme ordre hospitalier indépendant ; dans les ports d’Italie et de Provence où s’embarquent les pèlerins, des hôpitaux sont fondés, affiliés à celui de Jérusalem. En 1129, le concile de Troyes valide la règle de l’ordre des « Chevaliers du Christ du Temple de Salomon ». Des donations de terres et de droits (des fiefs) se multiplient et le Temple constitue ainsi un réseau de commanderies. L’ordre de Saint Lazare, basé à Jérusalem et à Acre, dispose lui de nombreuses léproseries ou maladreries dépendantes.
Les commanderies sont les structures de base dans l’organisation des ordres, des chefs-lieux de circonscriptions regroupant des terres, des biens et des maisons, avec à leur tête un Commandeur ou Préceptor. Elles ont été instituées lors d’un chapitre de l’Ordre tenu à Césare en 1260.
Par la suite, Jérusalem sera perdue en 1244, Acre en 1291 ; l’ordre du Temple réfugié à Chypre sera aboli en 1312 ; la plupart de ses biens revinrent aux Hospitaliers ; ces derniers, basés à Rhodes, en seront chassés en 1522 ; ils prendront asile à Malte.
Les commanderies servaient parfois de lieu de remboursement. La pension de deux mille sept cent cinquante livres qu’Henri II, roi d’Angleterre, avait promise à Marguerite de France, dans un traité du 11 mars 1186, était payable à la commanderie de Sainte-Vaubourg, et les arrérages étaient transportés ensuite à Paris.
Rouen - 76000 - Rouen vient de
"roto" et "magus" (marché agricole).
Dès la fondation de l’Ordre, les Templiers se sont installés à Rouen, étape
importante sur la basse Seine, et plaque tournante du commerce maritime et
terrestre. Les échanges entre la Normandie et l’Angleterre étaient très
importants, et les marchands rouennais avaient même ; à Londres, un entrepôt
particulier. A l’époque où les Templiers s’y installèrent, Rouen était déjà une
cité considérable, qui comptait au XIIème siècle quelque dix mille habitants.
L’emplacement de leur établissement primitif, qui n’était sans doute pas une
commanderie, se trouvait dans l’actuelle rue des Cordeliers qui s’appelait
autrefois rue du Temple.
La première Maison des chevaliers était située au sud de la rue du Viel-Pont,
au bord même de la Seine, qui était alors une artère commerciale très
fréquentée. En face de la Porte Grand-Pont, le pont de pierre de Rouen était un
point de passage pour les pèlerins qui rejoignaient Chartres puis
Saint-Jacques-de-Compostelle. La capitale du duché fut, jusqu’en 1173, le siège
de la principale commanderie de l’Ordre : les chevaliers installèrent ensuite
leur maison cheftaine à Sainte-Vaubourg. Une quinzaine de biens et de demeures
aux environs de la cathédrale Notre-Dame, relevaient de l’Ordre du Temple ; les
chevaliers avaient aussi des maisons et des chapelles rue des Cordeliers, rue
Saint-Eloi, rue du Basnage (près de l’église Saint-Laurent) et square
Solférino. Ils possédaient également l’Hôtel Ste Vaubourg. Il n’est rien resté
du Temple de Rouen, car les vieux quartiers de la capitale normande ont été
détruits par les bombardements et les incendies de la guerre 39-45.
Val de La Haye – 76380 - Sainte-Vaubourg - Commanderie ou Maison
du Temple de Sainte-Vaubourg.
De fondation royale, Sainte-Vaubourg garda son importance jusqu'à la Révolution
française. Fondée par le roi d'Angleterre, duc de Normandie, elle reçut
l'approbation des bénédictins du Bec-Hellouin. Tout au cours du XIIIe siècle de
nombreuses donations vinrent enrichir la communauté. C'était, avec Renneville
(Eure), la résidence du commandeur de Normandie. A la suppression des
Templiers, les Hospitaliers réunirent à Sainte-Vaubourg les biens qu'ils
avaient au Val de la Haie.
De la grande commanderie normande, on peut encore admirer les bases de la
chapelle dont les murs s'élèvent à un mètre environ du sol. Ces restes, en
comparaison avec le plan de 1753, nous montrent une chapelle importante. Quatre
travées, séparées chacune par d'épais contreforts, se terminaient par un chevet
en hémicycle au centre duquel se trouvait un puissant contrefort de
soutènement. De grandes fenêtres éclairaient la nef.
Les bâtiments conventuels, appelés Hôtel du commandeur, furent reconstruits au
XVIe siècle et restaurés au XVIIIe selon le goût du jour. De l'époque templière
restent la grange et aussi les bases du puits sur lequel on peut encore voir le
mécanisme en bois utile aux soutirages.
La grange reste le plus bel exemple, tout à l'image des granges médiévales
traditionnelles. Elle se divise en trois nefs de cinq travées. Les piliers en
bois, taillés dans la masse, reposent sur des socles en pierres à deux étages
dégradants. Si quelquefois de fortes vis se trouvent sur l'ensemble de la
charpente, les chevilles d'origine peuvent encore être admirées. Des marques de
charpentiers ont été découvertes. Les caves et les celliers retiennent
également l'attention. La descente d'escaliers, voûtée en plein cintre,
s'arrête à la dernière marche par un fort doubleau carré. Les voûtes des caves
sont sur croisées d'ogives en plein cintre. Les tores à cinq pans reposent sur
des culs-de-lampes sculptés, avec un tailloir à deux pans. Les corbeilles sont
ornées, soit par des crochets, soit par des angles indiqués.
Les moulins à vent de Soquence et de Sahurs dépendaient de la commanderie de Sainte-Vaubourg.
Maison du Temple de Sainte-Vaubourg
La Maison du Temple de Sainte-Vaubourg, située au Val de La Haie, à deux lieues
de Rouen, devait sa fondation à Henri II roi d'Angleterre, duc de Normandie et
d'Aquitaine, comte d'Anjou. Ce souverain, par ses lettres qui paraissent avoir
été rédigées vers l'année 1173, et dont il ne nous reste qu'une copie, fait
savoir à l'archevêque de Rouen, aux évêques, abbés, comtes, barons, vicomte et
autres officiers, ainsi qu'à tous ses sujets de Normandie, qu'il a donné en
pure aumône aux frères du Temple de Salomon la maison de Sainte-Vaubourg,
« domum Sancte Vaburge », qui lui provenait du roi Henri, son aïeul,
avec la terre et le bois en dépendant, et cela du consentement et avec
l'approbation de l'abbé et des religieux du couvent du Bec.
Richard Coeur-de-Lion et Jean, son fils, comme rois d'Angleterre ducs de
Normandie, accordèrent en 1194 et 1199, aux Templiers, des lettres
d'amortissement pour la donation du roi Henri et pour toutes les autres qui
leur avaient été faites en Normandie.
Les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem possédaient, au commencement du
XIIIe siècle, un domaine près de Sainte-Vaubourg et du Val de La Haie. Ce
domaine leur provenait de nobles damoiselles Gillette et Marsillie de Godoceles
qui, par leurs lettres du mois de septembre 1202, dont il nous reste un vidimus,
avaient déclaré donner à la maison de l'Hôpital de Jérusalem leur ville de
Godocèles, savoir: l'assise de la dite ville, « sessionem predicte
ville », depuis le jardin de Thomas de Coupigny, jusqu'à la terre du Val
de la Haie, « usque ad terram del Val de La Haye », et la moitié de
la dîme de la même ville, pour laquelle Hugo de Cagny, dans le fief duquel elle
se trouvait, avait reçu des Hospitaliers soixante sols, un cheval et deux
vaches.
Cette donation comprenait en outre la terre nécessaire pour l'habitation de
cinquante hôtes, à raison de huit journaux pour chacun d'eux, avec un jardin et
le fonds de leur maison qui devait avoir 40 pieds de longueur sur autant de
largeur; chaque maison devant être chargée d'une redevance de douze beauvoisis,
de deux pains, de deux chapons, et de deux mines d'avoine à remettre a
l'Hôpital chaque année aux termes de saint Remi et de la Noël.
Les donatrices abandonnaient encore aux Hospitaliers deux bois qu'elles
avaient: l'un appelé le bois du Fayel; et l'autre, le bois d'Hugo.
Maison du Temple de Sainte-Vaubourg sous
les Hospitaliers de Saint-Jean
Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, en prenant possession, au XIVe
siècle, des biens laissés par les Templiers, réunirent au domaine de
Sainte-Vaubourg celui du legs de Mmes Godocèles . Le tout formait un ensemble
de plus de 550 arpents de terre, en labour, prairies et bois. L'hôtel de la
Commanderie se trouvait à peu de distance de l'église du Val de La Haie, sur le
chemin conduisant à Hautot-sur-Seine.
Nous lisons dans le rapport de la visite prieurale de 1495: « En ladicte
commanderie, a une chapelle fondée de Sainte-Vaubourg-le-Temple, chargée de
troys messes la semaine. Empres de ladite chapelle, est la maison du
Commandeur, laquelle d'ancienneté est grans édiffices et une partie va en ruine,
ce que Monseigneur de France a ordonné estre abattu ; du surplus de la maison
est l'habitation du Commandeur. » « Auprès d'icelle, est le village
du Vaulx de La Haye, auquel a de L à LX habitants, hommes de la commanderie, à basse
justice où a une eglise parroisiale, à la collation de Monseigneur le Grand
Prieur. »
Au-dessous du parc de l'hôtel de la Commanderie, se trouvait une maison qui
avait été autrefois la maison de l'hôpital. Elle était dans un enclos, qu'on a
appelé depuis le Clos Saint-Jean ou le Clos de la Petite-Commanderie.
Un
peu plus loin, sur les bords de la Seine, il y avait une autre maison, nommée
la maison du Passager, parce qu'on trouvait là un bac ou bateau avec lequel on
traversait la rivière, moyennant un droit de péage au profit de la commanderie.
Avec la seigneurie temporelle et spirituelle du Val de La Haie, le Commandeur
possédait toutes les dîmes du lieu et quelques rentes seigneuriales au hameau
de Rouage, et un droit d'usage dans la forêt de Roumares.
Plusieurs fiefs relevaient de la maison de Sainte-Vaubourg. Ils étaient tous
situés au Val de La Haie:
c'étaient le fief au Gros, le fief Roger-Chocquet, le fief Salomon, le fief
Ricard, le fief Rousselin, le fief Agasse, le fief Jourdain, le fief à La
Gresle, le fief des Loges, le fief Rollin-Maillart, le fief Aweline-Gueroult et
le fief de la Sauvagesse.
Ces fiefs consistaient généralement en pièces de terre chargées de redevances
envers la commanderie.
Le revenu de la maison de Sainte-Vaubourg qui était en 1495, de 393 livres 16
sols, s'élevait: en 1757, à 6,298 livres et en 1783, à 7,040 livres.
Les membres qui dépendaient de la commanderie étaient un grand hôtel à Rouen,
la terre et seigneurie de Bosnormand à Boscherville,
et celle de Sandouville, avec les
fiefs du Puits-Martin à Boschulin,
de Salsomenil, de Gruchet (il y a trop de Gruchet pour savoir avec certitude
le quel est-ce), de Saint-Denis-d'Aclon,
de Saint-Pierre-le-Vieux,
la terre de Blosseville, le fief
de Drosay et la maison de
Ribeuf à Avremenil
Sources: les commanderies
du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872
(Paris)
Sainte-Vaubourg, Val-de-la-Haye
— Commanderie qui portait le nom de Sainte-Vaubourg.
Un
ancien manoir ducal aurait été transformé au XIIe siècle en commanderie des
Templiers.
— D'abord fondée vers 1130 par des Templiers, elle leur fut confirmée en 1137
et 1140.
— Plus tard elle appartint à l'ordre de Malte. Aliénée à la Révolution, elle
est devenue un château et deux fermes.
— La chapelle, consacrée par Rigaud en 1264, a disparu.
— La clôture murée existe encore, ainsi qu'une enceinte de bâtiments, où l'on
distingue surtout une magnifique grange du XIIIe siècle. Les pignons sont en
pierre et l'intérieur est partagé en trois nefs par des piliers de bois.
— Les archives de la commanderie se composent de dix registres et de vingt-sept
liasses contenant cinq cents actes sur parchemin qui vont du XIVe siècle à
1780, au dépôt départemental.
— Dans la forêt voisine, que l'on nomme encore le Bois de la Commanderie, l'on
voit des bornes de pierre portant les armes du commandeur. En 1677, le
commandeur en est Bernard d’Avernes : voir ses armoiries sur une pierre
royale dans la cavée du May.
Sources: Répertoire archéologique du
département de la Seine-Inférieure, rédigé sous les auspices de l'Académique
des sciences, belles-lettres et art de Rouen, par M. l'abbé Cochet. Imprimerie
nationale. Paris 1871
Praeceptores domus Sainte Vaubourg
Robertus. 1229.
Auverdus. 1256-1258.
Aubin. 1297.
Henricus. 1301.
Philipus Agace ou Agate. 1307.
Sources: E.-G. Léonard. — Introduction
au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon
et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises
du Temple et de leurs précepteurs. — Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259
pages.
Sainte-Vaubourg et Le Val-de-La-Haye
Cette maison du Temple se trouvent situés dans un des coudes de la Seine, au
sud de la forêt de Roumare, dont une partie, celle qui est voisine du
Val-de-La-Haye, s'appelle encore: Bois de la Commanderie; de même qu'il
subsiste également un souvenir des Templiers en cette région, dans le Magasin
du Temple (Voir carte d'état major).
De ce voisinage de la commanderie et du village du Val, il résulta une sorte de
patronage exercé par le Temple sur la petite commune, aussi le chapelain de
Sainte-Vaubourg, fut-il en même temps curé du Val-de-La-Haye; ce chapelain
était en 1307, « frère Robert Chevalier presbiter curatus ecclesie sancti
Johannis evangeliste de Valle Agie, Rothomagensis diocesis. »
Quant au précepteur du Temple de Sainte-Vaubourg, ce fut, comme nous l'avons
déjà dit, frère Philippe Agate, sergent « preceptor domus Sancte Gauburge,
Rothomagensis diocesis »; nous avons mentionné ci-dessus les diverses
réceptions qui lui sont attribuées.
Précepteur de Sainte-Vaubourg: 1307, frère Philippe Agate ou Agathe, sergent.
Item anno, indicione, mense, die, pontificatu et loco predictis, in dicti
inquisitoris, nostrum notariorum et infrascriptorum testium presencia
personaliter constitutus frater Gaufridus de Charneio miles dicti ordinis, et
preceptor totius Nornannie.
Sources: Trudon des Ormes: Les
possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par
les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de
France.
Sainte-Vaubourg
1264, Robert Hamon, du Bourgtheroulde, et Nicolas, du Thuit, vendirent aux
Templiers de Sainte-Vaubourg tout ce qu'ils tenaient dans le fief du Temple à
Bosc-Roger en Roumois.
Sources : Duchemin, Pierre-Polovic.
Histoire de Bourgtheroulde et de sa collégiale, page 17. Pont-Audemer 1888. — BNF
Procès des Templiers, Tome I, page 421
Philippus Agate Rothomagensis (Rouen) diocesis.
Procès des Templiers, Tome I, page 428
Post hec, die Jovis sequenti, que fuit XII dies dicti mensis Januarii fuit
adductus ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum, in domo predicta,
frater Philippus Agate serviens, Rothomagensis (Rouen) diocesis, preceptor
domus sancte Ganburge (Sainte Vauvourg) ejusdem diocesis, testis suprajuratus,
ut deponeret dictum suum, sexagenarius, non deferens mantellum ordinis, quia in
concilio Senonensi fuit, nescit per quem, amotus ei a collo, et projectus de
pulpito in quo tenebatur concilium ad terram cum mantellis aliquorum aliorum,
post que fecit sibi radi barbam, et fuit examinatus, alias absolutus et
reconciliatus per dominum episcopum Parisiensem.
Procès des Templiers, Tome I, page 554
Philippum Agate servientem, tunc preceptorem ballivie Normanie
Procès des Templiers, Tome II, Page 26
Fratrem Philippum Agate, preceptorem Normanie.
Procès des Templiers, Tome II, Page 196
Fratrem Philippum Agate, testem supra examinatum, in capella domus Templi
Sancti Stepharii de Renavilla Ebroicensis (Saint-Etienne de Reneville Evreux)
diocesis.
Sources: Procès des Templiers, publié
par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC.
LI.
Chapelle de Sainte-Vaubourg
Noms de églises et chapelles consacrées sous l'épiscopat d'Eude Rigaud.
Le 28 octobre 1264, Eude Rigaud se rendit, aux frais des Templiers, à
Sainte-Vaubourg (Apud Sanctam Vereburgam), et le lendemain, avec l'aide de
Dieu, il consacra la chapelle des Templiers de Sainte-Vaubourg et retourna
passer la nuit à Deville.
— Sainte-Vaubourg, Maison du Temple puis commanderie des Templiers, près de
Rouen.
Sources: Bulletin monumental, publié
sous les auspices de la Société française pour la conservation et la
description des monuments historiques; et dirigé par M. de Caumon. Série 2,
tome 5, volume 15, page 253. Paris 1834.
Domaine du Temple au Val-de-la-Haye
Les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Malte ont au Val-de-la-Haye un bois
de près de deux cents hectares, démembrement évident de la forêt domaniale,
formant le parc du roi Henri II et donné par lui, au XIIe siècle, à une
commanderie de Templiers, prédécesseurs des chevaliers de Malte.
Sources: Précis analytique des travaux
de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen. Années 1898-1899
Rouen.
Les
Templiers de Sainte-Vaubourg possédaient dans la vicomté d'Arques d'autres
fiefs nobles, dont les Hospitaliers touchaient encore les revenus au XVe
siècle.
Autres explications concernant la commanderie de Sainte Vaubourg :
En 1173, le roi Henry II Plantagenêt fit don au Temple de son manoir et de son parc de Sainte-Vaubourg au Val-de-la-Haye, sur la rive droite de la Seine, près de Rouen. L’abbé du Bec-Hellouin et les religieux de son couvent, desquels ressortissait le lieu, donnèrent leur approbation. Par la suite, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre confirmèrent la donation et accordèrent aux Templiers en 1194 et 1199 des lettres d’amortissement qui réunissaient la donation de leur père à toutes celles qui auraient pu leur être faites en Normandie. La Commanderie de Sainte-Vaubourg accrut considérablement son territoire par divers fiefs - Le Genetey - et maisons urbaines à Rouen et Caudebec-en-Caux.
La commanderie est nationalisée lors de la Révolution. Elle sert de carrière de pierre.
Il subsiste la grange avec son admirable voûte en bois, un témoignage de l'habilité des compagnons charpentiers du Temple. Sur la carte de Cassini, figure également le Rouage du Temple, probablement un moulin de la Commanderie ; un cellier servait aussi à nourrir les pauvres.
La chapelle est aujourd’hui en ruine ; il ne subsiste que les soubassements ; nous n’avons que peu d'informations sur son aspect initial (de style gothique du 13ème siècle) . "Une description de 1753 nous indique qu'elle mesurait 25 m sur 7,5 m. Les murs avaient une hauteur de 11 m et étaient confortés par de gros contreforts. Il y avait 14 fenêtres garnies de vitraux." (www.rouen-histoire.com)
Les vitraux du XIIIe siècle avaient été démontés en 1792 et certains fragments se trouvent aujourd'hui dans l’église d'Hautot-sur-Seine et dans la chapelle templière de la commanderie de la Villedieu-les-Maurepas ; ce sont les seuls vitraux templiers qui nous soient connus.
Le site fait l’objet depuis le 27 décembre 1972 d’une inscription au titre des monuments historiques, comprenant : Grange dimière ; restes de la chapelle ; cave voûtée ; puits . L’ensemble est intégrée dans une propriété privée dite château de Sainte-Vaubourg.
Vitrail de la Villedieu – Les incrustations proviennent du Val de la Haye
Hautot-sur Seine - 76113
L’église Saint-Antonin du 16ème siècle aurait appartenu aux
Templiers, puis à la Couronne. Elle possède deux vitraux provenant de la
chapelle de la commanderie de Sainte Vaubourg détruite à la Révolution, l’un
montrant un Templier en prière l’autre Jacques Le Clavier économe détenant les
clés : c'est une pièce unique, qui fut exécutée au 14ème
siècle ? ou en 1264-1265. Les douze autres vitraux qui ornaient la
chapelle ont été rassemblés dans la commanderie de Villedieu les Maurepas près
de Trappes. La Commanderie de Renneville (Eure) possédait, elle aussi, des
vitraux ornés de différentes représentations de Templiers, datant de la même
époque (XIIIème siècle).
Voir le manoir des Farceaux du 17ème siècle avec son pressoir à pommes, dépendance de la commanderie de Sainte Vaubourg.
Egalement le « moulin du Temple » ; une construction plus ancienne, du 13ème siècle mais détruite à la Révolution, était rattachée au domaine des Templiers de Sainte-Vaubourg.
A Hautot, le manoir des Farceaux, construction du 12ème siècle transformée en habitation à la Renaissance ;
elle servait de retraite aux religieux de l’Ordre de Malte occupant alors la commanderie de Sainte-Vaubourg
Moulin du Temple au lieu-dit « Les Terres Quemines »
Sandouville – 76430 - Fief du Temple
de Sandouville
Autre fief noble, situé dans la paroisse de ce nom, lequel s'étendait dans les
villages d'Oudalle, Harfleur, et autres lieux circonvoisins, avec droit de
patronage et de présentation à la cure du dit Sandouville, droits de dîme,
moyenne et basse justice, cens, rentes, et autres redevances seigneuriales.
Le domaine non fieffé ne se composait que d'une maison et de six acres de
terre.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
La première mention de Sandouville remonte à 1180, lorsque l’église est sous le patronage du commandeur des Templiers de Sainte Vaubourg ; au 13ème siècle, Raoul de Tancarville leur confirme le demi-fief, son frère Guillaume leur donne une rente de 100 sous à valoir sur son moulin de Villers ; à cette époque, les Sandouvillais revendiquaient auprès des Templiers les terres de Saint Aubin du Cormier ?
Voir l’église Saint-Aubin.
Gainneville
Au XIIIème siècle, existait à Gainneville une léproserie appartenant aux Templiers.
Ses revenus feront par la suite partie de ceux de l’hôpital du Havre.
Coïncidence : au moment même du procès des Templiers, Philippe de Marigny achète le fief de Gainneville en décembre 1309 et en fait cadeau à son frère ainé Enguerrand en mars 1310 (pour l’avoir aidé lors de sa nomination à l’archevêché de Sens).
Caudebec en Caux - 76490
La Commanderie de Sainte-Vaubourg accrut considérablement son territoire
par divers fiefs et maisons urbaines à Rouen et Caudebec-en-Caux. La maison de
Caudebec, du moins sa magnifique façade, existe toujours, mais l’établissement
de Sainte-Vaubourg a disparu. La Maison dite "des Templiers", belle
maison de pierre de la seconde moitié du XIIIème siècle est située sur la place
Thomas Basin. De part et d'autre, les vues extérieure et intérieure de la
Maison. Son nom demeure un mystère puisque la présence d'une commanderie de
Templiers à Caudebec n'a jamais pu être formellement prouvée. "L'aspect de
ce bâtiment fait croire qu'il est l'œuvre des Templiers, parce qu'il remonte à
leur temps et parce qu'il offre une ressemblance extraordinaire avec la Maison
des Templiers qui se trouve à Louviers, rue de la Prison, édifice maintenant
disparu, mais connu par de nombreux dessins, et notamment par celui des
'Voyages romantiques' de Taylor et Nodier."
"Or", ajoute t-il, "il n'y a jamais eu de commanderies à
Louviers, non plus à Caudebec".... Cette Maison des Templiers est un
témoin de l'architecture civile du XIIIème siècle. Elle a été acquise en 1911
par la Société des Amis du Vieux Caudebec, qui y a installé son Musée d'Histoire
Locale. Une Croix des Templiers est située à l'entrée du manoir de Rétival.
Anneville-Ambourville, 76480 -
lieu-dit Ambourville :
Le manoir, situé à Ambourville, possède un corps de logis construit au XIIIe siècle, de style gothique primitif, remanié vers la fin du XVe siècle par l’adjonction, au milieu de la façade arrière sud d’une tourelle en saillie dont l’ornementation est de style Louis XII ; il subsiste seulement quelques fenêtres ogivales . Ce bâtiment a pour nom le "manoir des Templiers", cette appellation lui a été donnée par Antoine le Prévôts vers 1740. Cependant il n’est pas prouvé que le château fût habité par des moines-soldats. Il aurait appartenu aux sires de Balzac puis à la famille Marivaux jusqu’à la Révolution, la serrure de la porte de la tourelle est ornée des armes (de gueules à trois fermaux d’or) des Mallet de Graville. Son voisinage est complété d’une grange du XVe siècle et d’un colombier monumental en pierres blanches du XVIe siècle. En 1922 il devient un lieu de vacances pour enfants démunis, sous le nom de "Vacances au soleil". A partir de 2003, le manoir devient le centre des chantiers d’insertion de l’association R.A.C. Chantiers.
Saint-Martin-de-Boscherville – 76840 –
lieu-dit Le Genetay -
Ce qu’on appelle la « Commanderie de Le Genetay » ou « Manoir
de l’Aumônerie » ou «Manoir des Templiers », dans la forêt domaniale
de Roumare, près de l’abbaye de Saint-Martin-de-Boscherville, n’était en fait,
semble-t-il, qu’une Maison templière dépendant de Sainte-Vaubourg, bâtie en
1214. Mais là, l’édifice est, sinon intact, du moins parfaitement connu dans
son plan et ses structures. Restauré avec beaucoup de soins, il se présente
comme un corps de logis du XIIIème siècle de très belle allure, avec d’immenses
cheminées dont la plus grande occupe tout le pignon sud. Les murs sont en
pierre de taille. Il y a un étage et une cave voûtée. Devant la maison, se
trouve un puits à margelle ronde ? une tour ronde, accolée à la maison,
dissimule l’escalier à vis en pierre.
On pense qu’à l’origine, cette tour était plus haute et qu’elle servait de
poste de guet : la maison, bâtie sur la hauteur, domine une des boucles de la
Seine (voir la surélévation récente) . Dans les alentours, se remarquent des
débris de construction en pierre de taille. Il ne s’agit pas d’une commanderie.
Mais l’importance du bâtiment est telle qu’il est impossible de n’y voir qu’une
simple ferme ; mise à bail sous l’ancien régime, elle deviendra une
exploitation agricole après la Révolution ; aujourd’hui propriété privée.
Plus loin un lieu-dit « le clos des Templiers » et « le clos de l’Epine ».
Voir dans la revue
Heimdal, n°26 (1978), un article de Michel Bertrand sur "les Templiers en
Normandie" avec un plan et une coupe de cette maison templière.
La Poterie Cap d’Antifer – 76280 - au lieu-dit Theuville -
Là existait une dépendance des Templiers ; au XIXème siècle, on y voyait encore les ruines de la chapelle Saint André,
Ganzeville – 76400 - : Cette maison des Templiers, appelée aussi la « grande ferme », est entourée de vestiges dont une petite tour de guet, le haut mur pignon d’une grange dimière, une enceinte fortifiée percée d’archères et de meurtrières. Hors les villes, ces « commanderies » étaient habitées par une petite communauté qui assurait les fonctions de maison conventuelle, à la fois poste fortifié d’ouvrages défensifs et domaine d’exploitation agraire qui récoltait son foin, son blé, produisait son bois, sa viande et son poisson qu’elle revendait sur les marchés ; on y collectait aussi des fonds pour l’ordre des moines soldats.
Blosseville – 76460 - Domaine du Temple de Blosseville près de Saint Valéry en Caux
Celui-ci dépendait de la Commanderie de Sainte Vaubourg ; situé à 3 Km de la mer, près du chemin du Havre à Dieppe; comme à Drosay, ce lieu permettait de surveiller l'embarquement vers l'Angleterre à partir de Saint-Valéry-en-Caux.
Apparemment, rien ne subsiste sur place.
La
terre de Blosseville appartenait aux Templiers dès le commencement du XIIIe
siècle. Cette terre relevait du fief de Saint-Denis-d'Aclon. Richard, seigneur
de Saint-Denis, la donna en partie et avec d'autres biens aux frères du Temple
de Salomon, ainsi qu'il résulte de ses lettres datées de l'année 1207.
Sources: les commanderies du
Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872
(Paris)
Drosay -76460 - Fief du
Temple de Drosay, près de Saint Valéry en Caux
Le fief de Drosay mouvait, comme la terre de Blosseville, du fief de
Saint-Denis-d'Aclon.
Drosay et Blosseville permettaient de surveiller la route entre Sainte-Vaubourg et le port de Saint-Valéry et de fait les embarquements vers l'Angleterre à partir de Saint-Valéry-en-Caux.
Il
subsiste encore une « maison des moines » datant des 16 et 17ème siècle (voir
les montants sculptés de sa cheminée).
Richard de Saint-Denis, en le donnant aux Templiers, par ses lettres de 1207, y
avait ajouté quarante acres de terre à Drosay, « apud Drosei », tenus
de lui par un nommé Richard Mercier.
Sources: les commanderies du
Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872
(Paris)
.
Saint-Valéry-en-Caux - 76460
De nombreux vestiges Gallo-romains ont été retrouvés. Le port de
Saint-Valery qui existait sans doute dans l'antiquité portait le nom de
"Port-Naval". Au VIIème siècle, Saint Valery y fonda un monastère à
une certaine distance de la mer, autour duquel se forma le bourg dénommé
"Sanctum Valericum ». En 990, Richard 1er fit donation de la paroisse
de Saint-Valery à l'Abbaye de Fécamp. Les Templiers y possédaient une Maison
dont nous n’avons apparemment plus trace .
Saint-Denis d’Aclon - 76860 - Fief du Temple de Saint-Denis-d'Aclon
Le fief de Saint-Denis-d'Aclon appartenait, en 1231, à Gilbert de Saint-Denis.
Ce seigneur, par une charte datée de la même année, après avoir approuvé et
confirmé la donation faite aux Templiers du fief de Gruchet et du Coudray, par
son frère, Gauthier de Saint-Denis, qui venait de mourir en Terre-Sainte,
déclare faire don et aumône aux dits frères du Temple de son fief de
Saint-Denis, pour n'en jouir toutefois qu'après le décès de Gilles de
Saint-Denis, son frère, à qui l'usufruit en avait été accordé.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré
de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Ici rien ne parait avoir subsisté
Gruchet-Saint-Siméon -
76810 - Fief du Temple de Gruchet-Saint-Siméon, près de
Bacqueville en Caux
Le fief de Gruchet, avec la maison du Coudray (1), appartenait au XIIIe siècle
au seigneur de Saint-Denis d'Aclon, nommé Gauthier de Saint-Denis. Celui-ci en
prenant l'habit de la religion du Temple, la même année que Gauthier de
Saint-Martin déclara, par ses lettres également datées de l'année 1230, donner
à ses confrères du Temple sa maison du Coudray, de Coldreto avec ses
meubles, ainsi que les terres et bois qui dépendaient de son fief de Gruchet,
situé près du village de Gruchet, juxta villam de Grocet, en leur
abandonnant en outre tous ses hommes de Gruchet avec leurs tènements, revenus
et services à lui dus, pour jouir de toutes ces choses au décès de Gilles, son
frère, à qui il en avait réservé l'usufruit, à la charge par lui de payer aux
frères du Temple une rente de huit livres par an (2).
1. Le Coudray, hameau de
Gruchet-Saint-Siméon.
2. Archives Nationales S 5205, supplément n° 26.
Sources: Eugène Mannier - Les
commanderies du Grand-Prieuré de
France, page 424.
Sainte-Foy –
76590 - Fief du Temple de Puits-Martin.
Il appartenait, au XIIIe siècle, au seigneur Gauthier de Saint-Martin, et à
Gaudefroy, son père. Dans ses lettres qui paraissent avoir été rédigées vers
l'année 1230, Gauthier, s'enrôlant alors sous la bannière des chevaliers du
Temple, pour aller combattre en Terre-Sainte, déclare donner à l'Ordre dont il
faisait partie le fief nommés Puits-Martin et Salsomenil, « Puteum
Martini », dont une portion avait déjà été concédée aux Templiers par le
seigneur Gaudefroy.
Cette donation fut faite de la manière la plus solennelle devant Henri, roi
d'Angleterre, fils de Mathilde.
Sources: les commanderies du
Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872
(Paris)
A Sainte-Foy, voir le hameau Puits-Martin ; présence d’une maladrerie dite de la Madeleine, dont il subsiste une « ferme de la Maladrerie » et les vestiges d’une chapelle en tuf du 11ème siècle.
Tourville sur Arques - 76550 - Fief du Temple de Salsomenil, aujourd'hui disparu
Il
appartenait, au XIIIe siècle, au seigneur Gauthier de Saint-Martin, et à
Gaudefroy, son père. Dans ses lettres qui paraissent avoir été rédigées vers
l'année 1230, Gauthier, s'enrôlant alors sous la bannière des chevaliers du
Temple, pour aller combattre en Terre-Sainte, déclare donner à l'Ordre dont il
faisait partie le fief nommés Salsomenil, « Salenchum Mesnil », dont
une portion avait déjà été concédée aux Templiers par le seigneur Gaudefroy.
Cette donation fut faite de la manière la plus solennelle devant Henri, roi
d'Angleterre, fils de Mathilde.
Sources: les commanderies du
Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872
(Paris)
Les premières mentions de la commune de Tourville-sur-Arques
remontent au XIe siècle.
En 1466, le fief de Salsomesnil ? Tourville fut reconnue « franche et
noble vavassorie. »
Marc le Séneschal tient un plain fief nommé le fief du Plessisé de la conté de
Tancarville, assis à Appeville (Aujourd'hui Salsomesnil), subject au service
d'ost.
Chalsomesnil (Salsomesnil)
Sources: Registre des Fiefs et
Arrierre-Fiefs du Bailliage de Caux en 1503, page 86
La commanderie de Sainte Vaubourg possède à Tourville des biens importants, notamment la terre de Salsomesnil, dont le manoir est démoli vers la fin de la guerre de Cent Ans.
Haucourt – 76440 - hameau de Villedieu la Montagne : la commanderie de Villedieu-la-Montagne : A Villedieu la Montagne, ancienne commune rattachée à celle de Haucourt en 1824, subsistent les restes d'une commanderie de l'Ordre de Malte, fondée au XIIe siècle par Hugues de Haucourt et confirmée par son fils, Guillaume de Haucourt. Cette commanderie resta en fonction jusqu'à la Révolution. Elle comportait les terres et la seigneurie de Frettencourt et de Fourcigny, une maison à Aumale et la seigneurie de Fontaine-le-Dun. Église Saint-Jean Baptiste de style roman, du XIIe siècle, ancienne chapelle de la commanderie, avec clocher carré, nef avec rose du 13ème s, piscine à double cuvette dans le chœur, berceau de bois du 16ème s, cuve baptismale octogonale en pierre du 14ème s, statues . Restauration et animation par l'Association Villedieu-Haucourt. Ferme de la commanderie, attenante, comportant une tour hexagonale, à laquelle était autrefois accolé un corps de logis, ancienne habitation du commandeur. L'église de Villedieu, ses fonts baptismaux et la tour de la commanderie sont inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis un arrêté du 1er septembre 1992. La ferme de la Commanderie est une propriété privée.
Criquiers – une Maison de Templiers -
Montroty – 76220 - lieu-dit Repentigny - Maison dite
commanderie du Temple de Repentigny, composée d'une habitation seigneuriale
avec chapelle et une ferme, comprenant 180 acres de terre labourable et 100
arpents de bois.
Cette commanderie est indiquée sur la carte de Cassini, sous le nom de
Saint-Jean-du-Temple, entre Folleville, Mont-Roty et Neuf-Marché.
Le Commandeur était seul seigneur de Repentigny, avec la haute, moyenne et
basse justice. Il avait un grand nombre de cens et de rentes foncières dans les
villages environnants à Neuf-Marché, à Estrepagny, à Saint-Pierre-ès-Champs, au
Tronquoy, à Ferrière, aux Authieux, à Bézu-la-Forét, à Maulhois, à la
Jonquière, à Frauville, à La Villette, à Neuville-sur-Aulne, à Saint-Gervais-les-Rouen,
etc.
A Gournay, la commanderie possédait des rentes sur une maison dans la
Grande-Rue, nommée la Maison de l'Etal-aux-Poissons, qui avait autrefois
pour enseigne: L'Homme-Armé; et sur deux autres, dans la rue du Moulin et
dans celle du Gros-Horloge.
Le commandeur de Repentigny touchait encore chaque année une somme de cinquante
livres sur le domaine de la ville de Rouen, et pareille somme sur celui de
Neufchâtel-en-Bray.
Un fief relevait de la seigneurie de Repentigny. C'était le fief de la
Perruque, autrement dit du Petit-Temple, comprenant une maison et 28
acres de terre, tenant à la Haye de Neuf-Marché, aboutissant au chemin de
Piétons, et chargé d'une rente de sept livres au profit de la commanderie.
Ce fief appartenait, en 1650, à Damien le Vaillant, seigneur du Rouge-Fossé, et
précédemment à Jean de Maries, chevalier, seigneur d'Omécourt.
Sources: les commanderies du
Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872
(Paris)
La commanderie passe à l’ordre de Malte au 14ème siècle. Elle dépendait de la commanderie de Villedieu la Montagne ; sa chapelle dédiée à Saint Jean était un centre de pèlerinage.
On retrouve aujourd’hui « la ferme du Temple » avec manoir du 16ème à l’emplacement de la commanderie ; façade ouest avec une haute tour hexagonale portant sur une face une croix de Malte de briques noires ; la construction comprend aussi deux tours circulaires, sans doute d’anciennes tours d’angle ? Egalement « le bois du Temple »
PS : A Dieppedalle, une propriété d’aspect récent, faisant face à la Seine, se dénomme « La Commanderie »
Les possessions de l’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem :
Mesnil-Panneville – 76570 - hameau de Saint-Antoine
Cette maison Saint-Antoine de Grattemont, de l’Ordre de Saint-Lazare fut fondée probablement en 1200 par Guillaume le Conquérant ; elle eut ensuite pour bienfaiteur Henri II ; en 1450, elle devient l’une des plus importantes commanderies de Normandie avec des dépendances à l’Abergement, Blaqueville (rente foncière) Blangy, Bosc Hérisson (des terres), Brefmoutier, Bretteville (rente foncière) Carville (des terres), Cidetot (des terres), Coqueraumont, Croismare (rente foncière), Eu, Fontelaye (des terres), Fuletot, Hétort, Mont des Ifs (des terres), Le Mesnil, Limésy (des terres), Pont-Audemer, Rouen, Saint-Jouin, Saint-Paer (rente foncière) Surecrote, Valle ...
Un dernier commandeur fut désigné en 1772 ; en 1793, les biens, chapelle et ferme, sont vendus par adjudication à Yvetot.
Voir la chapelle Saint-Antoine – propriété privée - qui remonterait aux années 1150, datée des 12ème et 16ème s ; elle comporte trois petites baies et une porte basse ; des statues du 16ème s, des inscriptions tumulaires du 15ème s.
D’autres maladreries s’établirent en grand nombre en Seine-Maritime : Theuville-aux-Maillots (terres), Rouen (rue), Eu (ferme), Touffreville-sur-Eu, Saint-Romain-de-Colboc (chapelle Sainte Madeleine), Follencourt, Sainte-Foy (ferme et vestige d’une chapelle), Le Tilleul (lieu-dit La Léproserie), Héberville (lieu-dit), Bacqueville en Caux, Bec de Mortagne (presbytère), Le Bocasse (auberge), Butot-Venesville (Vénesville), Cailly, Longueville-sur-Scie, Manneville-la-Goupil (Bourdemare), Saint-Vincent-Crasmesnil, Sept-Meules, Virville, Sotteville-les-Rouen, Fontaine-le-Dun, Ermenouville, Aizier, etc …
Deux templiers sont concernés par notre région :
Geoffroy de Charnay (v. 1251 - 1314), le dernier commandeur de l'ordre du Temple pour la baillie de Normandie. Il meurt brûlé vif à Paris, sur l'île aux Juifs, le 18 mars 1314 en compagnie de Jacques de Molay. Geoffroy de Charnay ((la) Gaufridus de Charneio, peut-être de Charny (Côte-d'Or)) entre dans l'ordre du Temple en 1271 comme simple compagnon de Mathieu Sauvage, commandeur de Sidon. Il est peut-être commandeur du lieu-Dieu du Fresne en 1283, puis de la commanderie de Villemoison en 1294 et de celle de Fretay en 1295. En 1304, il occupe en Orient la fonction de drapier. En 1307, peu de temps avant l'arrestation des templiers, il est nommé commandeur de la baillie de Normandie.
Philippe Agate c. 1300 Commandeur de Sainte Vaubourg (1307)